Médecine de famille : Un corps médical de première ligne
La Société tunisienne de médecine de famille (Stmf) a clôturé, hier dimanche, son 19e congrès national, dont les travaux se sont déroulés pendant deux jours, à Tunis, sous le signe «Médecine de famille au cours des parcours de vie».
La Presse — Une manifestation scientifique de taille qui se veut un rendez-vous où ces médecins généralistes se sont penchés sur les défis et le devenir de leur secteur, à l’aune des percées technologiques et médicales que connaît, actuellement, cette spécialité, ainsi que son évolution face à la digitalisation des différents services de santé.
En effet, il a été annoncé d’ouvrir des inscriptions à de nouveaux cycles de formation professionnelle continue, portant sur les gestes de premiers secours en cabinet, la dermatologie appliquée au médecin de famille, la gynécologie-obstétrique de première ligne.
Médecin de famille, un rôle avant-gardiste
D’après Dr Yosr Kamarti, secrétaire générale de l’Association, ce congrès national intervient au moment où l’on doit renforcer les compétences des médecins de famille et de les tenir informés des dernières avancées scientifiques, à même d’améliorer leurs performances professionnelles.
L’IA et la digitalisation sont reconnues, alors, comme enjeu d’aujourd’hui et de demain. Parlons-en ainsi, enchaîne-t-elle, on vise à améliorer la prise en charge des patients, tous âges confondus. Et partant, il est question de booster la médecine de famille et la gériatrie, comme deux piliers de la santé publique et gage de confiance médecins-patients.
Aussi les médecins de famille ne sont-ils pas le corps de première ligne qui consulte, prescrit, traite et oriente, si nécessaire, vers d’autres spécialités liées aux maladies diagnostiquées, dont plus de 70% sont déjà traitées, comme l’indique le président de la Stmf, Mohamed Tahar Mrabet.
Ces chiffres ont été retenus, suite à une étude intitulée «Les motifs du recours aux consultations médicales de première ligne», réalisée par ladite association. «Le médecin de famille est le pilier de toute politique nationale de santé, compte tenu de son rôle capital en matière de diagnostic et traitement d’un grand nombre de maladies», fait-il encore valoir. Son rôle avant-gardiste dans le dépistage précoce des maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension, et l’accompagnement des patients n’est plus à démontrer.
Un vieux serpent de mer !
Et là, nul ne peut douter que la médecine de famille constitue, également, la cheville ouvrière du secteur de la santé publique et le recours ordinaire des patients pour se faire soigner. D’autant plus qu’il s’agit d’une spécialité largement répartie dans les régions intérieures, contrairement à d’autres qui se font de plus rares, alors que l’on en a fort besoin.
Etant un vieux serpent de mer, cette médecine de spécialité demeure toujours le parent pauvre du secteur public. Sans pour autant oublier qu’un bon nombre de médecins spécialistes ne répondent pas à l’appel, faute de moyens nécessaires à l’exercice professionnel. Heureusement que la médecine générale a dû en faire office, jouant un double rôle de traitement et d’orientation.
Deux jours durant, le programme était, alors, si riche et varié, marqué par d’ateliers interactifs et des sujets portant sur la prise en charge du diabète et des maladies cardiovasculaires, l’efficacité de la metformine, la prévention des thromboses veineuses chez la femme, le don et la greffe d’organes en Tunisie, l’intelligence artificielle en recherche médicale, l’éducation sexuelle et bien d’autres sujets novateurs liés à la spécialité.