Mohsen Chaâbani, Président de la Commission des Agences Immobilières au sein de la CONECT, a déclaré ce mardi 7 octobre 2025 que le maintien et l’ouverture des agences immobilières constituent un signe positif pour l’économie tunisienne, tout en soulignant les défis majeurs posés par la prolifération des agences non autorisées.
Selon Chaâbani, le nombre d’agences immobilières agréées en Tunisie se situe entre 1 000 et 1 400, alors que le secteur compte entre 10 000 et 15 000 acteurs non licenciés, ce qui crée d’importantes difficultés et entrave les investissements.
Le Président a aussi indiqué que des travaux sont en cours avec le ministère du Commerce pour réviser le cahier des charges régissant la profession, avec pour ambition de créer un ordre professionnel chargé d’encadrer le secteur.
Malgré la surveillance exercée par les autorités, Chaâbani a averti que la multiplication des agences non autorisées engendre une crise économique significative. Il a précisé que détenir une patente ou un numéro RNE ne suffit pas pour être reconnu comme agent immobilier légalement habilité.
Des milliers de personnes opèrent dans l’immobilier sans autorisation officielle, ce qui nuit aux agences agréées respectant leurs obligations. “Il est impératif que les propriétaires traitent uniquement avec des agences dûment licenciées”, a-t-il insisté.
Chaâbani a en outre dénoncé des pratiques illégales telles que le blanchiment d’argent et des transactions immobilières à l’étranger menées par des agences non autorisées, impliquant Tunisiens et étrangers. Il a rappelé que la loi interdit l’intervention d’intermédiaires étrangers, et que seuls les agents tunisiens doivent être habilités à exercer.
Le Président a mis en garde contre les fraudes commises par des personnes se présentant faussement comme agents immobiliers, soulignant que la détention d’un cahier des charges officiel et d’une accréditation du ministère du Commerce est obligatoire.
Le secteur de la promotion immobilière représente environ 6,6 % du PIB pour les professionnels du secteur organisé. Mohsen Chaâbani a insisté sur la nécessité pour les agents immobiliers d’être formés et à jour avec les évolutions du marché, mentionnant les efforts continus de la CONECT pour offrir formations et encadrement.
Enfin, il a annoncé la mise en place progressive de chambres régionales dans plusieurs gouvernorats, avec l’objectif d’intégrer les acteurs du secteur informel dans le cadre réglementé et de renforcer leur contribution à l’économie nationale.
Pour conclure, il a réfuté les idées reçues sur les profits excessifs des agents immobiliers, précisant que chaque agence possède un service juridique chargé de garantir la validité des documents pour assurer la sécurité des transactions.