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La startup « Kayco motors »: Lancement de la première moto tunisienne 100 % électrique 

  • 15 octobre 18:15
  • 4 min de lecture
La startup « Kayco motors »: Lancement de la première moto tunisienne 100 % électrique 

« Sur le marché africain, on est capable de rivaliser avec les modèles fabriqués à l’étranger », souligne Mohamed Ali Salmi, cofondateur de la startup. 

La Presse — Le regard espiègle et le menton haut, Mohamed Ali Salmi attend avec impatience son tour pour présenter son produit vedette : la première moto 100 % électrique made in Tunisia. Il savait qu’il allait faire sensation. Son coéquipier allume silencieusement la moto et négocie un virage devant le public.

Les yeux grands ouverts, la salle, suspendue aux lèvres du jeune homme, scrute avec curiosité le va-et-vient du véhicule. C’était à l’occasion du séminaire sur l’électro-mobilité, organisé récemment par «BNA Assurances» que nous avons rencontré Mohamed Ali, cofondateur de la marque «Kayco Motors». Il n’a pas fallu grand-chose pour aimanter la salle. La moto, mais surtout la jeune équipe en ont mis plein la vue.

Un appui très important avec des financements d’appoint 

Mohamed Ali, leur aîné, à seulement 32 ans, est un entrepreneur inébranlable. Engagé dans un parcours entrepreneurial depuis 2018, il a très vite compris que la mobilité verte est l’avenir du transport. À ses débuts, il s’est lancé dans la fabrication de batteries pour pompes à eau destinées au secteur agricole, activité de sa toute première startup. Après quatre ans, celle-ci change de cap et les idées innovantes prennent une nouvelle tournure.

En 2022, elle ouvre une nouvelle page et met au point le premier prototype de moto 100 % électrique. Récoltant un franc succès auprès de la communauté des investisseurs, le produit a rapidement trouvé des financements. Au bout de trois ans, le business plan est finalisé et la première vraie moto voit le jour. « Grâce à la participation du fonds Ugfs (United Gulf Financial Services), ainsi qu’au financement d’une autre entreprise, nous avons pu récolter les fonds nécessaires pour mettre en place une unité de production d’une capacité de 1.000 motos par an», nous explique le jeune entrepreneur.

Une moto légère avec des dépenses réduites 

La moto Kayco est, en effet, un scooter à faible cylindrée (49 cc). Elle est commercialisée à un prix très attractif, aux alentours de 4 500 dinars. Mais c’est surtout la réduction de la facture énergétique qui rend son achat intéressant. «Pour 100 kilomètres parcourus, on paie seulement 600 millimes d’électricité. C’est un avantage unique qu’offre la moto électrique. Sa batterie, fabriquée localement dans notre unité de production, a une durée de vie de dix ans. Concrètement, ce sont les pneus et les patins qui restent les seuls consommables amortissables», ajoute Mohamed Ali. La jeune équipe, composée de 13 personnes, constitue la véritable armure de la start-up, désormais spécialisée dans la fabrication de batteries lithium basse tension et de motos électriques. Armés d’une volonté inflexible et d’une passion inébranlable, ces jeunes visent loin et voient grand. Mais surtout, ils gardent les pieds sur terre. À court terme, «Kayco Motors» prévoit d’atteindre les 1..000 scooters vendus d’ici fin 2026. Un début très encourageant, d’autant que la start-up n’a commencé ses opérations de commercialisation que depuis deux mois, et a déjà vendu une centaine d’unités. Conscients que le marché tunisien est étroit et sera rapidement saturé, ces jeunes innovateurs ciblent désormais l’Afrique du Nord, avec en point de mire l’Algérie.

«Notre start-up est labellisée en Tunisie et en Algérie. Nous réfléchissons actuellement à une collaboration pour percer le marché algérien. Mais notre vision englobe surtout toute l’Afrique.

Le fait que nous fabriquons localement les batteries pour nos motos électriques est un atout de compétitivité. On est capable de rivaliser avec les modèles européens et chinois, notamment en termes de distribution. Nous faisons partie d’un marché tunisien intégré, grâce aux accords de libre-échange avec les marchés africains, ce qui représente un autre levier de compétitivité», poursuit Mohamed Ali. Son appétence pour l’aventure entrepreneuriale semble sans limites. Aujourd’hui, la start-up prévoit de lancer une gamme de motos plus puissantes, de l’ordre de 120 ou 150 cc. Et pourquoi pas, à long terme, une voiture 100 % électrique à un prix très abordable, destinée aux familles africaines de la classe moyenne. L’histoire de jeunes comme Mohamed Ali et ses partenaires met en lumière le combat acharné que mène souvent un entrepreneur qui commence à partir de zéro. Mais c’est un combat au goût de victoire, car la passion, la persévérance et l’ambition de réussir finissent toujours par l’emporter.

Auteur

La Presse

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