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Economie

Rapport d’activité annuel de la CTAF : Une hausse de 45% des déclarations de soupçons en 2024

  • 21 octobre 18:00
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Rapport d’activité annuel de la CTAF : Une hausse de 45% des déclarations de soupçons en 2024

Le nombre de demandes de coopération nationale a également enregistré une augmentation considérable par rapport à l’année 2023.

La Presse — La Commission tunisienne des analyses financières (Ctaf) a révélé, dans son rapport d’activité pour l’année 2024, les principaux indicateurs liés à la criminalité financière. Ainsi, selon la commission, le nombre de déclarations de soupçons (DS) transmises par les assujettis à la commission au cours de l’année écoulée a atteint 1.236, dont 452 ont été traitées.

Ce volume enregistre une progression de 45 % par rapport à l’année précédente. L’analyse des données met en évidence la continuité des tendances observées en 2023. En effet, les dossiers relatifs au trafic de migrants représentent plus de 61 % des cas traités, suivis par ceux liés aux paris sportifs (15%) et au détournement de fonds (6 %).

«Les mandats internationaux se sont imposés comme un instrument de transfert privilégié dans plusieurs dossiers, notamment ceux relatifs à la traite des personnes, aux côtés des virements nationaux et internationaux, ainsi que des transactions en espèces. Une sélection des principales typologies analysées dans ce rapport met en lumière les modes opératoires fréquemment utilisés par les réseaux criminels », souligne Fethi Zouhaïr Nouri, président de la Ctaf.

Un contexte international favorable à l’intensification de la criminalité financière 

La Commission rappelle également avoir poursuivi, tout au long de l’année 2024, son engagement en faveur de la lutte nationale contre la criminalité financière. Elle a ainsi répondu à 867 demandes de coopération nationale, contre 571 en 2023, soit une hausse de 53%, grâce aux investigations parallèles adressées aux autorités chargées de l’application de la loi et aux autorités judiciaires.

Sur le plan international, la Ctaf a émis 91 requêtes et reçu 36 demandes dans le cadre de la coopération en matière de renseignement financier. Cette intensification de l’activité s’inscrit, en effet, dans un contexte international marqué «par une intensification des risques liés à la criminalité financière dans un contexte géopolitique instable, de recrudescence des flux migratoires et de montée en puissance des technologies numériques, notamment les cryptoactifs», comme le souligne  le président de la Ctaf. 

Ces dynamiques renforcent les vulnérabilités des systèmes financiers et accentuent les défis pour les cellules de renseignement financier (CRF) à l’échelle internationale. Dans ce cadre, Fethi Zouhair Nouri insiste sur l’importance de la coopération internationale, de l’adaptation constante des dispositifs nationaux et de l’analyse stratégique des tendances émergentes, considérés comme des leviers essentiels pour lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LBA/FT).

Le rapport revient par ailleurs sur deux études menées par la Ctaf autour de thématiques émergentes en Tunisie, en l’occurrence la traite des personnes et l’usage des cryptoactifs. Les conclusions, synthétisées, fourniront une base de données pour l’élaboration des politiques publiques et le renforcement des dispositifs de contrôle.

Enfin, le rapport rappelle le lancement, en 2024, des travaux de mise à jour de l’Evaluation nationale des risques (ENR). Cette démarche couvre des domaines déjà traités, tels que les personnes morales, les flux en espèces et la traite des personnes, mais inclut également, pour la première fois, une évaluation des établissements de paiement récemment entrés en activité, ainsi qu’une analyse des risques liés aux revenus générés par le trafic de drogue.

Auteur

La Presse