L’ARP et le Cnrd à l’heure
La Presse — S’il existe encore un Tunisien parmi ceux qui s’intéressent toujours aux luttes politiques qui traversent, à un rythme régulier, la scène nationale et qui commence à prêter l’oreille à ceux qui prédisent, jour et nuit, que le désert politique a atteint la Tunisie au point que même certains ministres ne sont pas au courant de ce que le Président de la République professe quotidiennement, qu’il se tourne du côté du Bardo.
Pour découvrir que les députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et leurs homologues du Conseil national des régions et des districts (Cnrd) font l’affaire.
Celle d’assurer l’animation de la vie politique et pas uniquement, à l’occasion des débats budgétaires lors des séances plénières de la fin de l’année, mais aussi à l’occasion des réunions des commissions législatives, des séances-débats avec le gouvernement et également en meublant certains médias de la presse écrite ou électronique en exposant les projets des initiatives législatives qu’ils soumettent régulièrement au bureau de l’ARP et dont ils attendent le passage devant les commissions spécialisées, dans un premier temps, et devant la séance plénière, dans un second temps, au cas où ces initiatives ne seraient pas similaires aux projets de loi déjà soumis ou à soumettre par la présidence de la République ou celle du gouvernement.
Et l’impression générale que donnent aux Tunisiens les comptes rendus journalistiques de la presse écrite ou les quelques passages transmis par la TV nationale à des heures d’écoute trop faibles est que les députés de l’ARP ou du Cnrd sont alignés sur la culture militante professée par le Chef de l’Etat, dont le fondement essentiel se résume en l’axiome suivant: il n’existe pas d’interdit, les tabous ont vécu…
Et même si certains parmi nos députés ont dérapé, à l’instar de celui qui a appelé au retour de la polygamie et celle qui a accusé certains de ses collègues d’être compromis dans la traite de «nos invités» parmi les Africains subsahariens, il reste qu’un air de liberté responsable a soufflé du côté du Bardo et que les Tunisiens qui ont divorcé d’avec les pratiques de la décennie de braise se sont réconciliés avec leur parlement.