La Presse — Les remparts de Kairouan, qui datent du XVIIIe siècle et qui remontent à l’époque husseinite, ont une hauteur qui varie de 4 à 8 mètres et comportent 20 tours rondes avec des bastions servant à accueillir des pièces d’artillerie.
En outre, ces remparts qui comportent plusieurs portes (Bab El Jedidi, Bab El Khoukha, Bab Tounès et Bab Echouhada) constituent le cordon sanitaire qui permet d’entraver le débordement des constructions modernes à l’intérieur de la Médina.
Malheureusement, ces remparts ont été en partie démolis en 1943 par les Allemands qui en utilisèrent les matériaux pour construire une piste d’atterrissage à 3 km de Kairouan-Nord.
Et comme les constructions sont faites en brique dont le mortier est en terre, ce qui offre une matière friable et très sensible aux intempéries et à la montée capillaire, une partie de ce monument, malgré son importante épaisseur, s’est écroulée à Kairouan-Nord en 1970, provoquant le décès de deux jeunes hommes.
Par ailleurs, un pan de ces remparts au niveau de la cité Gharsalla s’est effondré le 1er novembre 1918, et ce, à cause de l’infiltration des eaux que les différentes études n’ont pas prise en compte.
La porte d’une boutique située en face a été endommagée mais il n’y a pas eu de victimes vu que c’était les vacances scolaires.
Enfin, nous n’oublierons jamais la journée dramatique du 18 décembre 2023 où une partie des remparts sud-est s’est effondrée, causant le décès de trois ouvriers âgés entre 47 et 67 ans et des blessures graves à trois autres qui procédaient à la restauration du monument au niveau de Sidi Siouri.
Notons que cette partie a été déjà restaurée entre 1966 et 1968 avec du ciment dans les fondations de ces murailles, matière utilisée à la place du sable et de la chaux, ce qui est contraire aux techniques habituellement adoptées dans la restauration de ce genre de fortification.
Sous la supervision du Génie militaire et de l’INP
Rappelons dans ce contexte que lors de sa visite inopinée à Kairouan, le 30 octobre 2024, le Chef de l’Etat, Kaïs Saïed, a ordonné le démarrage des travaux de restauration des remparts, sous la supervision du Génie militaire et de l’INP, sans avoir recours à des experts étrangers, puisque que les experts tunisiens sont capables de superviser l’état du bâti avec des moyens techniques et scientifiques très modernes.
Quelques semaines plus tard, les travaux de restauration ont été entamés au niveau de Sidi Siouri, pour s’étendre sur plusieurs parties qui risquaient de s’écrouler à tout moment.
Ainsi, ces remparts d’un périmètre total de 3,5 km ont fait peau neuve et les travaux de rénovation sont presque achevés et on ne craint plus les nombreuses vibrations provoquées par les poids lourds qui traversent toute la journée le centre-ville.
