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80e anniversaire de l’ONU : La Tunisie réitère son engagement pour un monde « plus juste et plus équilibré »

  • 25 octobre 17:30
  • 6 min de lecture
80e anniversaire de l’ONU : La Tunisie réitère son engagement pour un monde « plus juste et plus équilibré »

La Charte des Nations unies souligne dans son préambule, depuis 8 décennies, l’obligation de protéger la dignité humaine, de préserver les générations futures du fléau de la guerre et de bâtir des relations internationales sur le principe du droit et la coopération et non pas sur la domination et les conflits.

La Presse — C’est en ces termes que le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, a présenté l’engagement constant de la Tunisie en faveur d’un monde multilatéral plus juste, plus équitable et plus équilibré, lors d’un discours qu’il a prononcé à l’occasion d’une rencontre tenue vendredi à l’Académie diplomatique de Tunis, à l’occasion du 80e anniversaire des Nations unies, en présence de chefs de missions diplomatiques et d’organisation internationales.

Il a ainsi affirmé que la Tunisie demeure attachée à l’action multilatérale en tant que levier pour conforter la coopération internationale et affronter les défis sécuritaires et de développement, désormais plus complexes et plus interdépendants.

«L’Organisation des Nations unies a été érigée sur les décombres d’une guerre mondiale qui avait engendré des tragédies sans précédent dans l’histoire de l’humanité. 

Sa Charte était l’expression d’une volonté commune de construire un nouvel ordre mondial, basé sur le droit international, les droits de l’homme, le règlement des conflits pas les méthodes pacifiques et le renforcement de la justice sociale et le développement équilibré», a rappelé Nafti, affirmant que l’ONU est parvenue a accomplir de nombreuses réalisations au service de la paix, du développement et des droits de l’homme et a traversé un long parcours dans l’enracinement des valeurs de coopération et de solidarité entre les peuples.

Toutefois, a-t-il nuancé, «huit décennies après, cette organisation est aujourd’hui confrontée à des défis complexes et imbriqués, dont des conflits armés, des crises humanitaires aggravées, des violation flagrantes du droit international, des changements climatiques rapides et des failles économiques et sociales en progression entre les pays et dans les sociétés».

Il a, dans cet ordre d’idées indiqué, que la guerre à Gaza est devenue une plaie ouverte dans la conscience de l’humanité.

«Les multiples violations flagrantes du droit international et du droit international humanitaires, perpétrées par l’entité occupante, dont les massacres, l’extermination, la torture, la déportation et la famine méthodique, provoqués et continus contre le peuple palestinien, face à un silence international décontracté (…), constituent une source d’interrogation sérieuse et d’inquiétude sur la capacité de la communauté internationale de mettre en œuvre la paix et la sécurité internationales, sur fond d’un accord précaire de cessez-le-feu, jamais respecté par l’entité (sioniste)», a expliqué le ministre.

Mohamed Ali Nafti a réitéré, à cette occasion, la position de principe de la Tunisie en faveur des droits inaliénables du peuple palestinien, en l’occurrence la mise en place de son Etat indépendant et souverain sur l’ensemble de son territoire avec Al-Qods comme capitale.

Il a plaidé pour un ordre mondial renouvelé, à la hauteur des ambitions des peuples, basé sur la réalité du 21e siècle et non pas sur les équilibres du 20e siècle.

«La capacité de l’ONU à garantir la paix et la sécurité mondiales (…) est tributaire de notre disposition tous à renouveler le pacte sincère et l’engagement collectif de l’âme de la Charte, afin de réaliser une progression qualitative dans l’œuvre de l’Organisation, lui permettant de devenir plus réactive aux défis actuels et futurs».

Le chef de la diplomatie a rappelé l’adhésion totale de la Tunisie au processus onusien, depuis qu’elle est devenue membre le 12 novembre 1962, contribuant à l’enracinement de ses principes et au soutien de ses efforts, dans la mesure où «l’ONU constitue l’espace naturel de son action diplomatique et un choix stratégique, lui permettant de se distinguer par ses positions constantes et son engagement en faveur du droit international et de la légitimité internationale…»

A ce titre, la coordinatrice résidente de l’ONU à Tunis, Rana Taha, a reconnu que le monde continue de souffrir d’injustices, de conflits, des changements climatiques, ainsi que d’une baisse de confiance en les institutions, rappelant que l’ONU a été créée «non pas pour nous emmener au paradis, mais pour nous sauver de l’enfer !» 

Pour autant, a-t-elle ajouté, l’Organisation des Nations unies continue de faire face à de nombreux défis et à des pressions politiques de divers ordres, une crise financière étouffante mettant en cause ses agences et des programmes. D’où l’appel à une relance, lancé par le secrétaire général de l’ONU, à l’occasion de l’initiative «UN80» dans un monde changeant selon un rythme sans précédent.

Cette initiative vise à rendre l’ONU plus agile, plus réactive et plus redevable, mettant l’Homme au cœur de toute politique et toute décision.

Rana Taha a affirmé, par ailleurs, que «la Tunisie était, demeure et sera toujours un partenaire actif dans la mise en œuvre de ces valeur : le dialogue, la pluralité et la solidarité». 

«La Tunisie continue d’agir sereinement en faveur d’un avenir plus durable et plus équitable», a soutenu la coordinatrice de l’ONU, exprimant la volonté du bureau de Tunis de l’ONU de soutenir l’action du gouvernement et du peuple tunisiens dans le processus de développement et de réformes.

Cela étant, la rencontre était l’occasion de rappeler que la Tunisie avait décidé de mettre l’année 2025 sous le slogan : «Conforter l’action multilatérale et appuyer la coopération avec l’ONU». Plusieurs actions ont été, ainsi, organisées par le département des Affaires étrangères depuis le mois de mai dernier, dont «La contribution de la Tunisie à l’action multilatérale», «Le rôle de la diaspora dans l’appui à l’investissement» et «Les défis auxquels le multilatéralisme est exposé au niveau africain ».

D’autre activités sont encore programmées jusqu’à la fin de l’année, dont la conférence régionale sur la femme et la paix et la sécurité, fin octobre, et la conférence sur la cause palestinienne et la bataille juridique, le 29 novembre prochain.

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La Presse