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6 000 médecins ont quitté le pays au cours des quatre dernières années

  • 29 octobre 16:27
  • 3 min de lecture
6 000 médecins ont quitté le pays au cours des quatre dernières années

Le médecin Rabiaa Oueslati, membre de la Société Tunisienne de médecine générale et de médecine de famille, a affirmé aujourd’hui, mercredi 29 octobre 2025, que l’émigration des médecins tunisiens a atteint des niveaux « effrayants », mettant en garde contre l’augmentation notable de ce phénomène au cours des dernières années.

Lors de son intervention à la radio, le médecin s’est appuyée sur des chiffres de l’Institut National de la Statistique (INS), expliquant que la période entre 2015 et 2020 a vu le départ d’environ 3 300 médecins, soit une moyenne de 550 médecins par an. Entre 2021 et 2024, ce nombre a grimpé à 6 000 médecins, soit une moyenne de 1 500 médecins par an, ce qui représente un triplement des chiffres précédents.

Elle a précisé que cette émigration concerne principalement les jeunes médecins, en particulier dans les spécialités de la médecine de famille, de l’anesthésie et de la réanimation. Elle a mentionné une étude récente du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES), indiquant que 70 % des médecins de famille et des anesthésistes envisagent d’émigrer, tandis que 80 % des internes ont l’intention de quitter le pays.

Dr. Oueslati a insisté sur la nécessité de trouver des solutions urgentes pour freiner ce phénomène, soulignant que l’émigration ne se limite pas aux médecins qui souffrent de conditions de vie difficiles, mais touche également ceux qui travaillent dans le secteur privé et bénéficient d’une stabilité et de bonnes conditions.

Elle a indiqué que les destinations les plus attractives pour les médecins tunisiens sont la France, l’Allemagne, le Canada, la Suisse et les pays du Golfe, en raison de la disponibilité de toutes les conditions professionnelles et de vie adéquates.
Concernant les raisons de cette émigration, le médecin a évoqué la difficulté des conditions de travail dans les hôpitaux publics, notamment le manque de ressources humaines et d’équipements, ainsi que la longueur des heures de travail. Ces facteurs ont poussé les médecins seniors à quitter les hôpitaux, faisant reposer la majeure partie de la charge sur les internes.

La membre de l’Association Tunisienne de Médecine Générale et de Famille a également attiré l’attention sur la multiplication des cas de violence contre les médecins, soulignant que ce phénomène n’a toujours pas été maîtrisé.

Parmi les autres causes de l’émigration des médecins, la docteure a mentionné la baisse des salaires. Rabia El Oueslati a appelé, en contrepartie, à une révision des législations, y compris la loi sur la responsabilité médicale et la loi sur l’Ordre des Médecins.

Auteur

La Presse

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