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Culture

2e festival international du cinéma au Sahara : La localité d’El Garâa sous les projecteurs

  • 2 novembre 18:50
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2e festival international du cinéma au Sahara : La localité d’El Garâa sous les projecteurs

Sur la place de ce patelin, un écran de fortune a été installé pour la circonstance. A même le sol, le public, constitué essentiellement d’enfants accompagnés de leurs parents, a ainsi vécu une expérience unique en assistant à une séance de projection de deux courts, un tunisien et un italien, ayant pour sujet le Sahara et une performance réalisée avec du sable ainsi que des contes racontés par un vétéran de la région, Salah Sawii Marzougui. 

La Presse — A quelques encablures du bivouac où se tient la 2e édition du festival international du cinéma au Sahara de Ksar Ghilane à Kebili, le village El Garâa a accueilli «le cinéma des refuges», une section parallèle du festival.

El Garâa est une petite localité où les plus simples commodités de la vie manquent. Pas de raccordement d’eau, ni d’électricité. Les habitants utilisent encore le feu de bois pour couisiner leurs repas. Pas d’hôpital, ni d’école.

Une seule et unique classe d’enseignement primaire. Il faut se déplacer jusqu’à Douz à 150 km pour se rendre au collège et au lycée. La palmeraie et le tourisme constituent l’unique ressource de travail pour les habitants.

La culture est quasi-absente. 

Dans ce désert culturel, le festival du cinéma du Sahara, dont le but est de désenclaver cette région isolée, tente d’ouvrir de nouvelles perspectives pour les citoyens en leur offrant la possibilité de participer aux événements culturels.

C’est ainsi que les organisateurs du festival du cinéma du Sahara ont mis les bouchées doubles pour organiser des projections dans le village d’El Garâa. 

Sur la place de ce patelin, un écran de fortune a été installé pour la circonstance.

A même le sol, le public, constitué essentiellement d’enfants accompagnés de leurs parents, a ainsi vécu une expérience unique en assistant à une séance de projection de deux courts, un tunisien et un italien, ayant pour sujet le Sahara et une performance réalisée avec du sable ainsi que des contes racontés par un vétéran de la région, Salah Sawii Marzougui.

C’est sans doute la première fois que ces enfants regardent des images sur un grand écran et ont eu la patience d’attendre et de résister aux multiples coupures dues aux défaillances techniques.

Mais leur résilience sera récompensée à la fin de la séance par des cadeaux et la promesse d’un atelier d’initiation au dessin animé organisé le lendemain sur la même place sous l’ombre d’un arbre.

Saisissant l’occasion, les villageois se sont exprimés sur les conditions difficiles de leur vie et ont fait appel aux autorités d’améliorer leur situation en leur fournissant au moins l’eau et l’électricité pour qu’ils puissent continuer à vivre dans le village et ne le désertent pas.

Le festival du film du Sahara leur a offert donc l’opportunité de faire entendre leur voix et leurs doléances. Le point fort de cette 2e édition est le rôle du lien social créé dans cette région isolée où l’infrastructure est précaire. Une initiative à saluer et à encourager.   

Neila GHARBI

Auteur

Neila GHARBI