La baisse de la production du champ pétrolier d’El Borma s’explique principalement par le déclin naturel du gisement, estimé à environ 8 % par an, selon des données du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie.
Dans sa réponse à une question écrite de la députée Fatma Mseddi sur la situation de la société Italo-Tunisienne d’Exploitation Pétrolière (SITEP), le ministère précise que la diminution de la production a également été aggravée par l’absence, à certaines périodes, de contrats d’approvisionnement en équipements essentiels et par des difficultés de maintenance des installations, dues à la situation financière précaire de la société.
Cette conjoncture a conduit plusieurs fournisseurs à se retirer des appels d’offres, en raison de l’accumulation des impayés.
Malgré ces contraintes, le champ d’El Borma a enregistré, à la fin du mois de mars 2025, une progression de 15 % par rapport à la même période de 2024, traduisant les efforts de la SITEP pour relancer la production.
La société met actuellement en œuvre un programme de développement et d’exploration à El Borma s’étendant jusqu’en 2030. Ce plan vise à réduire le déficit énergétique national à travers le forage de dix nouveaux puits de pétrole et de gaz, dont deux sont prévus pour les années 2025 et 2026.
Concernant le contrat de services de restauration sur le champ, le ministère a indiqué que la SITEP avait conclu en novembre 2021 un contrat de deux ans avec la société Petrosafe, à la suite d’un appel d’offres national. Cependant, cette dernière n’a pas respecté plusieurs engagements, notamment le paiement des salaires de ses employés et la fourniture des prestations convenues, tout en réclamant une hausse injustifiée de 30 % du coût journalier des repas.
Face à cette situation, la SITEP est intervenue pour assurer l’approvisionnement alimentaire des équipes et a avancé les salaires du personnel, après consultation de l’Inspection générale du travail, en attendant de récupérer les montants correspondants sur les factures ou les garanties bancaires. Le contrat a ensuite été résilié.
Un nouvel appel d’offres a été publié le 14 mars 2023 et provisoirement attribué à la société Petrocnfor, sous réserve de la présentation d’un certificat du Caisse nationale de sécurité sociale attestant de la régularité de sa situation. Le document n’ayant pas été fourni dans les délais, le contrat n’a pas été signé.
Un troisième appel d’offres a finalement été lancé le 4 décembre 2023. La prestation a été attribuée à la société STPIC, SOCIETE DE TRAVAUX PETROLIERS INDUSTRIELS CATERING. Le contrat, d’une durée d’un an, a été signé le 29 janvier 2024 et approuvé par la commission des marchés. L’augmentation du coût global s’explique, selon le ministère, par des facteurs externes, notamment la hausse du taux d’inflation, la flambée des prix des denrées alimentaires et l’alourdissement des charges sociales.