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Sport

Point de vue : Pas seulement des moyens

  • 3 novembre 19:50
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Point de vue : Pas seulement des moyens

La Presse — Pour expliquer souvent les performances moyennes de nos sportifs toutes disciplines confondues, on évoque, en grande partie, le problème des moyens.

Faute de finances solides et de budgets conséquents, l’on se trouve sans stages de haut niveau, sans tournois relevés pour se situer et s’améliorer.

Tout cela est vrai. C’est même argumenté. On n’en doute pas. Mais est-ce seulement une question d’argent ? On a vu, à travers les exemples, que même avec peu d’argent et peu de moyens, on a pu décrocher des titres mondiaux et arriver à jouer les premiers rôles.

Bien que l’Etat n’ait pas des ressources financières larges comme d’autres pays, certains de nos sportifs se débrouillent pas mal.

C’est une combinaison de talent, de volonté, de tact, de cran (et c’est la qualité la plus requise) et de savoir technique.

Avec des entraîneurs tunisiens ou étrangers de haut niveau —même si mal rémunérés ou non payés tout simplement— nos sportifs sont parvenus à aller loin et à bien gérer les détails du très haut niveau.

La matière première existe encore bel et bien malgré la mauvaise programmation et les moyens précaires utilisés, et ça c’est un miracle sportif tunisien.

Maintenant, pour éviter de dépendre encore et toujours de l’état de forme de nos athlètes et de leur psychologie, il faut mieux gérer cette élite.

En améliorant plus les moyens et les budgets, c’est évident, mais aussi la qualité de l’accompagnement. Il y a des gens qui ne sont pas faits pour suivre des champions de haut niveau, tellement ils sont cloués dans leurs paperasses et leurs procédures.

Au ministère des Sports, aux fédérations aussi, on n’est pas sûr que ceux qui dirigent l’élite peuvent le faire. Ce n’est pas une question de moyens uniquement.

Il faut un minimum de finance, des budgets respectables certainement, mais il faut des plans et des hommes et des femmes qui permettent de gagner des délais, de mettre à l’aise le champion, de choisir le meilleur technicien qui connaît les détails du très haut niveau.

Quand on n’a pas cela, même des budgets illimités et une logistique moderne ne serviront pas à grand-chose. Et les exemples sont nombreux.

Ce que les autres n’ont pas malgré les moyens énormes, c’est cette passion et ce tempérament de gagneur chez nos athlètes.

Il faut juste une meilleure détection et surtout des dirigeants et techniciens voués et intelligents qui vont au-delà de toutes les contraintes.

Et qui savent allouer des moyens. Pas sorcier, oui, mais actuellement, c’est quelque chose de très difficile à trouver sur le terrain.

Auteur

Rafik EL HERGUEM