Une approchede développement équilibrée
Depuis quelque temps, le creusement du déficit commercial retient toute l’attention et commence à «agacer».
Surtout que ce constat contraste avec une économie qui continue, malgré la complexité de la conjoncture, à enchaîner les bons résultats.
Des éclaircies qui, même si elles ne sont pas spectaculaires, restent tout de même rassurantes.
De ce fait, les analystes justifient ce déficit par un déséquilibre de plus en plus manifeste entre des exportations en état de stagnation, à l’exception de quelques secteurs, et des importations elles-mêmes contrastées. Un constat qui alimente de plus en plus le débat.
Si certains s’inquiètent de ce déficit, car il risque de déstabiliser les programmes de redressement économique, d’autres estiment, au contraire, qu’il n’y pas de quoi s’alarmer, étant un état conjoncturel.
Pour eux, les tensions commerciales et les turbulences géopolitiques internationales ont fini par imposer de nouvelles règles plutôt complexes.
Ce qui rassure encore plus, c’est que les possibilités de correction sont, tout de même, importantes. Il suffit d’entreprendre à temps les bonnes dispositions.
A ce stade, l’élargissement de la résilience de l’économie nationale est, certainement, irréversible pour contenir de telles perturbations et les contourner sans laisser de séquelles.
Cette résilience, pour qu’elle soit fiable, doit tenir compte de l’approfondissement des réformes aussi bien structurelles que sectorielles, le maintien de la discipline budgétaire, déjà bien huilée, la consolidation des investissements, notamment dans les secteurs stratégiques, et l’amélioration du niveau d’intégration dans les chaines de valeur mondiales.
Des dispositions essentielles pour éviter de creuser davantage plus le déficit, notamment en cas d’escalade au niveau du marché international.
N’oublions pas également que le décalage, plus ou moins important, entre nos secteurs productifs n’est pas pour servir la performance commerciale.
En effet, le déséquilibre sectoriel a empêché, l’économie nationale, dans son ensemble, de prétendre à un niveau de performance élevé, car elle reste dépendante du comportement de certains secteurs stratégiques, entre autres le tourisme, l’agriculture et l’industrie.
Cette dépendance excessive pourrait être à risque, car les secteurs qui sont en train de tirer vers le haut l’économie tunisienne ne sont pas à l’abri eux aussi d’une contre-performance conjoncturelle, surtout qu’ils marquent encore le pas, notamment en termes de qualité et de valeur.
C’est le cas du tourisme qui, malgré sa performance quantitative et ses 10 millions d’arrivées, reste timide en termes de valeur, ce qui justifie cet écart avec nos concurrents directs.
Notre secteur phare est toujours à la recherche d’une offre attractive, diversifiée et à tendance.
Cela s’applique aussi au secteur agricole qui, faute d’un bon volume technologique, demeure encore vulnérable, notamment face aux enjeux climatiques ou encore à la volatilité du marché économique international.
Le textile-habillement n’est pas également en reste. En effet, en dépit de quelques embellies et des perspectives stables, du moins à court terme, cette industrie stratégique est encore très loin de son rythme habituel, en raison d’une navigation à vue et surtout d’une absence de profondeur au niveau des mesures correctives.
Un tel diagnostic nécessite, comme le rappelle à chaque fois le Chef de l’Etat, l’application, en permanence, d’une approche de développement intégrée.