Une funeste bavure
Apeine ont-ils commencé à reconstruire leur maison et à croire en l’espoir d’une nouvelle vie que les Gazaouis—familles, femmes, hommes et enfants — ont été surpris par la violation de la trêve qu’ils attendaient depuis la proclamation des accords de Charm el-Cheikh. L’armée occupante a repris ses bombardements, violant le cessez-le-feu en vigueur. Et toutes ces horreurs se déroulent dans l’indifférence totale des grandes démocraties dont les intérêts médiatiques ont changé de cap.
Le prétexte de cette énième attaque a pour cause la remise à l’armée de trois corps d’otages non identifiés en provenance de Gaza. Au moment de cette opération, le vendredi 31 octobre, une source militaire sioniste avait indiqué qu’elle doutait de l’identité des corps. Un laboratoire de recherche médico-légale a confirmé cette hypothèse.
Des responsables politiques estiment que le Hamas a accès aux corps d’autres otages qu’il ne rendrait pas, ce que l’occupant considère comme une violation de l’accord de trêve. L’Etat sioniste accuse le Hamas de manipulation et de non-respect des délais. Mais, preuve de sa mauvaise volonté, il refuse toujours de permettre à des secouristes turcs spécialisés dans ce genre de recherches d’entrer dans l’enclave palestinienne.
Les Palestiniens répondent qu’il faut du temps pour localiser les corps sous les ruines de Gaza. Comment, en effet, étant sans grands moyens technologiques, peuvent-ils déblayer les tonnes de pierres et de gravats, chercher, extraire et identifier les corps en si peu de temps ?
Mais voilà, deux jours plus tard, dimanche 2 novembre, on apprend que les dépouilles ont été identifiées par l’Institut national de médecine légale, en coopération avec la police comme étant celles de trois soldats, a indiqué lundi le bureau du boucher de Gaza, ce qui porte à 20 le nombre d’otages morts rendus, sur un total de 28 devant être remis.
Comment réparer cette bavure qui n’est pas la première et justifier les bombardements et les morts : dégâts collatéraux, détail parmi d’autres ?
Ce qui se passe réellement, c’est que le gouvernement sioniste profite du moindre incident pour transgresser les accords signés (les événements le prouvent à chaque fois) pour reprendre les attaques sur l’enclave palestinienne. Son mode opérationnel est d’une absurdité sans nom, il s’agit d’agir en attaquant et se justifier ensuite. Qu’importe les dégâts et les morts ! Le 19 octobre, les bombardements avaient fait au moins 45 morts et mardi 104, selon des sources palestiniennes.
Sur ce sujet, même les protecteurs américains, conscients des abus de leur protégé, lui ont demandé de faire preuve de patience, à l’instar notamment du vice-président J.D. Vance.