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Société

Kairouan : Démarrage de la récolte oléicole dans l’effervescence

  • 6 novembre 18:20
  • 4 min de lecture
Kairouan : Démarrage de la récolte oléicole dans l’effervescence

La Presse — C’est le samedi 1er novembre que l’on a commencé officiellement à cueillir les olives, et ce, dans la plupart des délégations du gouvernorat de Kairouan.

Dans les différentes oliveraies, dont celles situées à Bouhajla, on constate la présence de jeunes femmes ayant pris position sous les oliviers et qui procèdent à la cueillette à l’aide de cornes naturelles pour éviter le plus possible la chute des feuilles.

Et les hommes font le même travail sur des échelles, le tout agrémenté de chansons traditionnelles, de youyous et de l’odeur du thé noir, dénotant le bonheur des uns et des autres. Puis, on passe aux séances de dégustation, de détente et de rencontre entre différentes générations dans un gouvernorat comme celui de Kairouan où on vénère l’huile d’olive à la qualité irréprochable avec un taux d’acidité ne dépassant pas 0,3 degré et qui est un remède contre la toux, les maux de gorge et le cholestérol…

Après la cueillette, les olives sont entreposées dans des caisses aérées et permettant la filtration des éventuels résidus, puis acheminées vers les unités de transformation.

L’huile Ennoudhouh toujours appréciée

Notons que beaucoup de fellahs continuent de perpétuer certaines traditions de transformation des olives en huile en recourant à l’anciennes méthode de presse mécanique à l’aide de meules tournantes.

Dans la zone de Jninet (délégation de Bouhajla), Mokhtar Methnani, 50 ans, propriétaire d’une petite oliveraie héritée de ses parents, possède un matériel adéquat et archaïque. Il se plaît à écraser les olives à l’aide de grands pilons, dont la pâte mélangée avec un peu d’eau chaude est ensuite déposée dans une cuvette où l’huile flotte en surface, ce qui lui permet de la récupérer de ses deux mains pour la déposer dans des récipients, dont des gargoulettes ou des bidons.

Rappelons dans ce contexte que la plupart des agriculteurs kairouanais consacrent une petite partie de leur production à l’extraction de l’huile Ennoudhouh au goût un peu piquant et aux vertus curatives pour les hypertendus, les insuffisants hépatiques et les cardiorénaux.

Cherté de la main-d’œuvre et pillage

Plusieurs mesures ont été prises par les responsables régionaux pour assurer une bonne campagne oléicole. Ainsi, à titre à exemple, des campagnes de sensibilisation ont été entreprises auprès des fellahs afin qu’ils valorisent la margine et son utilisation dans la fertilisation des terres.

D’où l’importance de l’existence de bassins de stockage en vue d’un traitement par évaporation. Les quantités de margine issues de l’extraction de l’huile d’olive peuvent être et utilisées comme engrais pour fertiliser les exploitations agricoles.

Néanmoins, les fellahs sont confrontés au problème du manque de main-d’œuvre qualifiée pour la cueillette des olives, d’autant plus que les jeunes trouvent que les salaires ne sont pas compétitifs par rapport à d’autres secteurs.

En outre, le fléau du pillage a pris de l’ampleur ces dernières années, surtout que les voleurs n’hésitent pas à couper les arbres à la base du tronc puis à les acheminer vers des huileries clandestines. C’est pourquoi les agriculteurs souhaiteraient l’augmentation du nombre de patrouilles policières, afin de lutter contre ce phénomène.

En outre, les oléiculteurs se plaignent de la cherté des plants de bonne qualité, ainsi que de la présence dans la plupart des délégations d’étalages anarchiques de vente d’olives… Tous ces problèmes les obligent ainsi à procéder à la vente de leur production sur pied.

Auteur

Fatma ZAGHOUANI