gradient blue
gradient blue
A la une Economie

Refus de visas Schengen : jusqu’où ira la facture pour les Tunisiens ?

  • 6 novembre 11:54
  • 2 min de lecture
Refus de visas Schengen : jusqu’où ira la facture pour les Tunisiens ?

Ils rêvent d’un séjour en Europe, d’une formation, d’un voyage professionnel…, mais malheureusement pour beaucoup de Tunisiens, le visa Schengen reste un obstacle coûteux : 16 millions d’euros dépensés en 2024, pour des milliers de portes restées closes.

Les demandes de visa vers l’espace Schengen déposées par les ressortissants tunisiens ont atteint un niveau record en 2024, mais le taux de refus reste élevé, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’accès à la mobilité européenne pour les Tunisiens.

Selon les données du site SchengenVisaInfo, les Tunisiens ont déposé 177 951 demandes de visa Schengen en 2024, soit une augmentation de 11,4 % par rapport à 2023. Parmi ces demandes, 38 055 ont été refusées, ce qui correspond à un taux de refus moyen de 21,39 %.

La destination la plus sollicitée reste la France, avec 106 617 demandes enregistrées pour ce pays seul (soit près de 60 % du total pour les Tunisiens). Cependant, la France a également le plus fort nombre de refus absolus : 19 626 demandes refusées auprès de ses consulats tunisiens.

En revanche, certains pays affichent des taux de refus beaucoup plus élevés : par exemple, la Greece a enregistré un taux de rejet de 53,78 % pour les demandeurs tunisiens. A l’inverse, la Germany apparaît comme le pays le plus favorable : parmi les 85 476 demandes tunisiens examinées, 84,09 % ont été acceptées.

Quant au coût des demandes, il constitue également un poids pour les familles tunisiennes : en juin 2024, les frais de demande sont passés de 80 € à 90 €, et au total, les Tunisiens ont dépensé plus de 16 millions d’euros rien que pour les frais de visa en 2024. Les refus, quant à eux, représentent une perte directe estimée à environ 3,4 millions d’euros, puisque les frais ne sont pas remboursables.

Mais malgré une légère amélioration (le taux de refus avait été d’environ 24,35 % en 2023), le taux actuel reste parmi les plus élevés pour les pays d’Afrique du Nord. Des experts et organisations de mobilité soulignent que ce niveau de rejet est préoccupant : il fragilise la confiance des demandeurs et alourdit l’accès à l’Europe pour de nombreux jeunes, étudiants ou professionnels tunisiens.

Auteur

Meriem KHDIMALLAH