Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a présenté aujourd’hui le bilan de la saison oléicole 2024-2025 et les premières tendances de la saison 2025-2026, lors d’une conférence de presse en présence de Moez Ben Omar, président-directeur général de l’Office national de l’huile.
La Tunisie a connu une production record de 340 000 tonnes d’huile d’olive, soit une hausse de 55 % par rapport à la saison précédente. Parmi cette production, 60 % proviennent d’oliviers irrigués et 40 % d’oliviers de sec. Sur le plan géographique, le centre-ouest domine la production nationale avec 35 %, suivi du sud (25 %), du littoral (24 %) et du nord (16 %).
Les exportations ont atteint 280 000 tonnes, dont 85 % en vrac et 15 % conditionnées, établissant un record historique pour l’huile conditionnée, jamais dépassé auparavant. Les revenus générés s’élèvent à 3,746 millions de dinars, un chiffre supérieur à la moyenne des saisons passées malgré une légère baisse de la valeur.
La nouvelle saison, officiellement lancée le 20 octobre 2025, commence sous de bons auspices. Les conditions climatiques favorables ont permis d’améliorer le rendement et la qualité de l’huile, avec des analyses de laboratoire confirmant une composition acide optimale, renforçant la réputation de l’huile tunisienne sur les marchés internationaux.
Pour soutenir les petits producteurs, la Banque tunisienne de solidarité (BTS) a mis à disposition 40 millions de dinars, contre 20 millions la saison précédente. Ces crédits visent à couvrir la récolte, le transport, le pressage et l’entretien des oliviers, avec des conditions attractives :
Prêts allant jusqu’à 15 000 dinars pour les petits producteurs et 20 000 dinars pour les membres de structures professionnelles
Montant minimum de prêt : 3 000 dinars
Remboursement sur 12 mois sans apport ni garantie réelle
Taux d’intérêt fixe
Pour stabiliser le marché, plusieurs mesures sont prévues : financement des acteurs du secteur, intervention de l’Office national de l’huile pour acheter certaines quantités de production avec garantie bancaire de l’État, et mise en place d’un stock de réserve de 100 000 à 150 000 tonnes pour équilibrer l’offre et la demande. La promotion intérieure reste un objectif clé, avec la commercialisation de l’huile de qualité et l’encouragement des hôtels et restaurants à utiliser de l’huile conditionnée labellisée tunisienne.
À l’international, la Tunisie diversifie ses marchés : la part de l’Europe dans les exportations passe de 68 % à 58 %, tandis que les ventes vers l’Amérique latine, l’Asie et le Royaume-Uni connaissent une progression notable. Sur le marché britannique, les importations ont atteint 3 500 tonnes en 2025, principalement d’huile conditionnée, contre 1 500 tonnes les années précédentes.
Moez Ben Omar a souligné que la Tunisie s’attache à renforcer la valeur ajoutée de son huile d’olive, notamment via l’augmentation des volumes conditionnés et biologiques, l’amélioration des stratégies de commercialisation et le maintien de la position de leader mondial de l’huile d’olive biologique tunisienne. Le défi reste de valoriser ce succès national, d’étendre sa présence sur les marchés mondiaux tout en garantissant l’équilibre du système et le soutien des producteurs à chaque étape de la filière.