17 salaires pour les employés des banques, mais la moitié part en impôts, selon la Fédération
La Presse
7 novembre 16:42
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Le secrétaire général de la Fédération générale des banques, des établissements financiers et des sociétés d’assurance, Karim Ben Ammar, a justifié la grève générale observée dans le secteur bancaire par l’échec du dialogue avec les représentants du Conseil bancaire et financier.
Il a affirmé que ce mouvement intervient après une série de tentatives sérieuses de négociation restées sans suite. S’exprimant sur les ondes d’Express Fm, Ben Ammar a rappelé que le secteur bancaire, rentable et essentiel pour l’économie nationale, joue un rôle central dans la dynamique du développement.
Il a estimé que la grève est intervenue après l’épuisement de toutes les voies de dialogue, tout en soulignant que le taux de participation a été jugé élevé et honorable. Malgré cela, aucune réaction officielle n’a été enregistrée, selon lui, de la part des autorités concernées.
La Fédération affirme avoir saisi la Présidence de la République, la Présidence du gouvernement et le ministère des Finances, sans obtenir de réponse.
70 % des augmentations reviendraient à l’État
Ben Ammar a précisé que la hausse salariale demandée ne dépasserait pas 100 millions de dinars, dont près de 70 % seraient récupérés par l’État à travers les impôts et taxes.
“Les employés des banques ne sont pas des privilégiés. Nous sommes des citoyens tunisiens avec des obligations financières comme tout le monde”, a-t-il déclaré. Réagissant aux critiques sur les salaires du secteur, Ben Ammar a reconnu que les employés perçoivent l’équivalent de 17 mois et demi de salaire par an, mais il a tenu à nuancer : “Environ la moitié de ce revenu est absorbée par les impôts et les prélèvements.
L’image véhiculée sur nos rémunérations est inexacte”. Le responsable syndical a par ailleurs souligné que le secteur bancaire réalise des bénéfices importants et qu’en refusant les augmentations, ces profits reviennent en fin de compte aux propriétaires des banques et aux investisseurs étrangers.
Rappelant que la dernière augmentation salariale remonte à 2022, Ben Ammar a affirmé que la grève reste un moyen de pression légitime pour défendre les droits des employés.
Il a conclu en indiquant que la Fédération prévoit de renouveler son appel au dialogue en décembre, tout en n’excluant pas un nouveau mouvement de protestation si le silence des autorités persiste.