Pensions : dates et montants des augmentations révélés pour tous les retraités
L’Assemblée des représentants du peuple a adopté le 29 novembre 2025, dans le cadre du projet de loi de finances 2026, un double dispositif destiné à améliorer le pouvoir d’achat des retraités tunisiens : d’une part une revalorisation des pensions, d’autre part un allègement fiscal gradué.
Concrètement, l’article 15 du PLF 2026 prévoit une revalorisation des salaires dans les secteurs public et privé, ainsi que des pensions, pour les années 2026, 2027 et 2028. Les montants exacts seront précisés par arrêté gouvernemental.
En parallèle, l’adoption de l’article 56 instaure un allégement progressif de l’imposition sur les pensions de retraite. L’abattement applicable sur le montant brut passera successivement de 25 % actuellement à 30 % dès le 1ᵉʳ janvier 2027, 40 % en janvier 2028, puis 50 % en janvier 2029. À terme, cela pourrait représenter un gain net pouvant atteindre 25 % pour les retraités d’ici 2029.
La mesure bénéficie à l’ensemble des retraités affiliés soit à la caisse de sécurité sociale (secteur privé), soit à la caisse de retraite et de prévoyance sociale (secteur public).
Les initiateurs du texte présentent cette réforme comme un « levier de justice sociale et un soutien à la cohésion nationale », dans un contexte de hausse du coût de la vie et de pressions inflationnistes.
Mais l’adoption de l’allègement fiscal — malgré le vote majoritaire (117 voix pour) — a provoqué des réserves exprimées notamment par la ministre des Finances. Celle-ci a mis en garde contre les risques pesant sur la soutenabilité des finances publiques et la liquidité des caisses sociales, ainsi qu’un possible biais d’équité : les retraités percevant des pensions élevées bénéficieraient davantage de la réduction d’impôt.
Selon les estimations les plus récentes, la Tunisie compte environ 1 278 000 retraités, dont environ 35 % proviennent du secteur public et 65 % du secteur privé.
La mise en œuvre effective de la revalorisation des pensions et des nouveaux abattements fiscaux dépend désormais de décrets d’application à promulguer par le gouvernement, ce qui déterminera le calendrier précis des versements.