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JCC 2025 : Retour aux sources

  • 5 décembre 19:30
  • 5 min de lecture
JCC 2025 : Retour aux sources

Le jeune cinéma arabe tiendra une place importante, avec douze longs métrages réalisés par de jeunes cinéastes du Maroc, d’Algérie, du Liban, de Syrie, du Yémen, de Palestine, d’Égypte, du Soudan, de Libye et d’Irak. Une table ronde sera organisée pour interroger l’émergence d’un nouveau cinéma arabe.

La Presse —Le comité directeur de la 36e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) a tenu hier matin, à la Cité de la Culture Chedly-Klibi, une conférence de presse destinée à la présentation de la ligne éditoriale et des grandes orientations de cette édition.

Un rendez-vous qui marque un retour affirmé à l’esprit fondateur du festival : un événement engagé, profondément ancré dans son identité arabe et africaine, et résolument tourné vers le cinéma d’auteur et la cinéphilie.

«Notre objectif est avant tout de consolider des tendances historiques et de faire progresser le cinéma engagé et d’auteur», a déclaré le directeur de l’édition, Tarek Ben Chaâbane. Il a rappelé, dans ce cadre, que la Palestine demeurera au cœur de la programmation, notamment à travers la projection en ouverture du film Palestine 36 d’Annemarie Jacir, ainsi que le second volet du projet «From Ground Zero».

Cette collection réunit vingt-deux courts métrages réalisés à Gaza sous l’impulsion du cinéaste palestinien Rashid Masharawi, donnant la parole à autant de réalisateurs gazaouis pour raconter, par l’image, des récits étouffés par la guerre.

Sans s’attarder sur les détails déjà communiqués sur les réseaux sociaux du festival, Tarek Ben Chaâbane a mis en avant plusieurs choix marquants. Le cinéma arménien sera ainsi à l’honneur, avec quatre films restaurés et sept nouvelles productions, accompagnés d’une exposition d’affiches.

Les JCC 2025 proposeront également des focus sur les cinémas philippin et espagnol, chacun représenté par cinq œuvres. Dans son ouverture vers le «Grand Sud», le festival offrira un voyage à travers le cinéma d’Amérique latine, avec sept films venus du Brésil, de l’Uruguay, du Chili et de Bolivie.

Le jeune cinéma arabe tiendra une place importante, avec douze longs métrages réalisés par de jeunes cinéastes du Maroc, d’Algérie, du Liban, de Syrie, du Yémen, de Palestine, d’Égypte, du Soudan, de Libye et d’Irak. Une table ronde sera organisée pour interroger l’émergence d’un nouveau cinéma arabe.

La section «JCC Classiques» présentera quant à elle les versions restaurées de trois œuvres majeures du cinéma tunisien : L’Homme de cendres de Nouri Bouzid, La Noce du collectif du Nouveau Théâtre de Tunis et Caméra arabe de Ferid Boughedir.

La section Hommages inclura cette année une rétrospective dédiée au producteur Abdelaziz Ben Mlouka à travers onze de ses films.

Seront également célébrés : Fadhel Jaziri via La Noce, Mahmoud Ben Mahmoud (six films), le critique de cinéma libanais Walid Chmait à travers un documentaire, le cinéaste algérien Mohamed Lakhdar-Hamina (trois films), le maître malien Souleymane Cissé (trois œuvres et un film-hommage réalisé par sa fille Fatou Cissé), ainsi que l’inoubliable Claudia Cardinale, disparue le 23 septembre dernier.

À l’occasion du centenaire de la naissance de Paulin Soumanou Vieyra, deux courts métrages et un long métrage seront également projetés.

Une section spéciale sera par ailleurs consacrée à Ziad Rahbani, revenant sur ses œuvres emblématiques.

Tarek Ben Chaâbane a rappelé les autres volets du festival : Panorama du film tunisien (16 films), Cinéma du monde (8 films), Green (centré sur les enjeux écologiques), les JCC dans les régions (Gafsa, Ghannouch, Sidi Bou Ali, Slimane et Fernana), les JCC dans les prisons (11e édition) et les JCC dans les casernes, programme visant à intégrer le personnel militaire dans la vie artistique et à promouvoir le cinéma comme vecteur de sensibilisation et de valeurs humaines.

Fidèles à leur mission de découverte et de soutien à un cinéma audacieux, les JCC entendent renforcer les espaces de rencontre professionnelle.

«Nous travaillons, dans ce sens, à consolider notre plateforme Carthage Pro et ses deux ateliers de soutien à la création, Chabaka et Takmil, ainsi qu’à développer Carthage Ciné-Promesse, dédié à la découverte de nouveaux talents et désormais ouvert aux étudiants des écoles de cinéma des cinq continents», a ajouté Ben Chaabane, avant de donner la parole à Chaker Chikhi, directeur du Centre national du cinéma et de l’image (Cnci).

Celui-ci a annoncé que le budget de cette édition s’élève à 3,8 millions de dinars, et l’arrivée de nouveaux partenaires.

Les JCC 2025 en chiffres :

– 700 films inscrits

– 23 pays participants

– 165 films programmés (96 longs, 69 courts)

– 46 films tunisiens

– 54 films en compétition officielle

– 9 projets sélectionnés dans le programme Chabaka

– 8 projets dans Takmil

– 3 masterclasses (Tamara Stepanyan — Cinéma arménien et identité — Mahmoud Ben Mahmoud — Parcours et vision cinématographique) et Malik Lakdhar-Hamina — Un cinéaste qui a marqué l’histoire du cinéma africain).

Auteur

Meysem MARROUKI