Le compter-sur-soi, un axiome intangible
LA Tunisie pouvait-elle se passer de la mainmise du Fonds monétaire international (FMI) ou, pour être plus diplomate, de ses «conseils amicaux» et en même temps parvenir à augmenter les salaires et les pensions de retraite régulièrement, sans oublier la continuation du processus de migration des compétences tunisiennes vers l’étranger après avoir valu à leur pays des sacrifices financiers évalués annuellement à plusieurs millions de dinars ?
La question s’est posée avec acuité quand le Président Kaïs Saïed a renoncé publiquement au fameux accord financier du FMI qui multipliait les conditions les plus drastiques pour accorder à notre pays une enveloppe de l’ordre de 1,9 milliard de dinars, à rembourser sur une période de cinq ans.
Rares sont ceux qui soutenaient la décision présidentielle, doutant que la Tunisie puisse tirer profit du principe instauré par son Président instituant le compter-sur-soi comme un axiome intangible à même de libérer l’économie tunisienne de l’emprise des bailleurs de fonds internationaux et de prouver aux Tunisiens et aux Tunisiennes que la souveraineté est indivisible. Et qu’il ne saurait y avoir de liberté de décision au cas où les caisses de l’Etat attendraient les décaissements du FMI ou de la Banque mondiale.
Et pourtant, aujourd’hui, les résultats sont là pour montrer que les pressions subies courageusement par notre pays ont produit l’effet contraire. Puisque la Tunisie, au vu des satisfecit dont elle est l’objet de la part des institutions de notation réputées pour leur crédibilité, a réussi à réaliser des avancées remarquables en matière de gestion de son économie.
En dépit des manœuvres louches exécutées par les lobbies en tous genres et les détracteurs qui travaillent à leur solde et n’hésitent pas à répandre toutes les formes de mensonge, appelant à l’intervention étrangère dans notre pays. Dans le but de prouver que la Tunisie est condamnée à vivre sous le joug du colonialisme moderne et à être gouvernée par ses valets.
En conférant, jeudi 4 décembre, avec la Cheffe du gouvernement, le gouverneur de la Banque centrale et le ministre de l’Economie, le Chef de l’Etat a souligné clairement : «La voie dans laquelle nous avançons résolument demeure la révolution et le bien-être de chaque Tunisienne et de chaque Tunisien dans toutes les régions du pays».
Les propos présidentiels interviennent à un moment particulier par lequel passe notre pays. Il s’agit de l’adoption par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) de la loi de finances et du budget de l’Etat 2026, l’événement qui a constitué un démenti et une gifle retentissante, de par les débats suscités à cette occasion, à ceux qui soutiennent toujours qu’au Bardo, on ne fait qu’applaudir et dire oui.