« Tenté par d’autres soleils », ouvrage issu de l’exposition de Béchir Boussandel : Poétique du geste et de la matière
L’essai active une double dynamique : d’un côté, une géographie intime qui relie Dunkerque à Bizerte, territoire mouvant où les identités se construisent au rythme des allers-retours ; de l’autre, un dialogue essentiel avec la matière, où la métamorphose du plastique en verre, opérée par les artisans, se fait métaphore d’une possible transfiguration du social.
La Presse — A l’occasion du lancement du livre «Tenté par d’autres soleils», un ouvrage éponyme issu de l’exposition de l’artiste Béchir Boussandel, le Centre d’art contemporain B7L9 abrite une soirée de présentation aujourd’hui 5 décembre à Bhar Lazrag à La Marsa.
L’artiste y sera en conversation avec les contributeurs du livre: Hassan Arfaoui, Juliette Hage, Souheila Ghorbel et Sebastien Lordez.
Ensemble, ils exploreront la manière dont l’œuvre de Boussandel tisse déplacements et migrations, mémoire méditerranéenne et poétique de la matière. Ce moment offrira aussi l’opportunité de dévoiler le processus créatif et technique ayant mené à la réalisation du livre.
Le livre de 120 pages superbement illustré accompagne l’itinérance de l’exposition présentée au B7L9 Art Centre (du 23 janvier au 30 mars 2025), puis à la galerie Tabari Artspace à Dubaï (du 4 juin au 17 septembre 2025).
Entre géographies intimes, matière transmutée et récits de migrations, «Tenté par d’autres soleils» explore les liens entre geste artistique, artisanat et poétique de la matière.
L’ouvrage s’attache à reconfigurer les récits d’appartenance qui traversent l’espace méditerranéen, un espace lui-même façonné par les déplacements, les circulations et les métamorphoses héritées de siècles de migrations et d’échanges.
En prolongement naturel de l’exposition, le livre devient un véritable outil de pensée : un espace réflexif où s’entrelacent geste artistique, conscience écologique, dynamiques migratoires et économie du recyclage.
A travers cette constellation de thèmes, l’artiste fait émerger une poétique de la matière, attentive aux devenirs et aux transformations.
L’essai active une double dynamique : d’un côté, une géographie intime qui relie Dunkerque à Bizerte, territoire mouvant où les identités se construisent au rythme des allers-retours ; de l’autre, un dialogue essentiel avec la matière, où la métamorphose du plastique en verre, opérée par les artisans, se fait métaphore d’une possible transfiguration du social.
En intégrant à sa démarche les barbéchas, collecteurs informels de déchets et figures marginales du glanage urbain, Boussandel ouvre les frontières entre art, artisanat et économie informelle.
Il inscrit leur geste dans une lecture élargie du monde contemporain, où l’acte de récupérer, trier ou transformer devient une pratique esthétique à part entière, révélatrice des zones invisibles de nos villes et des circulations discrètes qui les animent.
