Après une tournée soutenue par l’Institut français de Tunisie, le spectacle revient dans une version totalement revisitée. Kammoun y propose un voyage en deux temps.
La Presse — Le 17 décembre au Théâtre municipal de Tunis, puis le 20 décembre à Sfax, « Tango Arabe » fera son retour sur scène. Une date attendue pour les mélomanes, mais aussi une nouvelle étape dans le parcours d’un artiste qui ne cesse de réinventer son langage musical : Mohamed Ali Kammoun, compositeur, pianiste, architecte de passerelles sonores et figure incontournable de la scène tunisienne.
Depuis ses débuts, Kammoun avance avec une signature reconnaissable : la curiosité, la précision et cette manière délicate de faire dialoguer les héritages. Jazz, maqâm, musique orchestrale, traditions populaires tunisiennes… tout devient chez lui matière à tissage, à réécriture, à respiration nouvelle. « Tango Arabe » prolonge cette trajectoire, tout en ouvrant un chapitre plus audacieux encore.
Après une tournée soutenue par l’Institut français de Tunisie, le spectacle revient dans une version totalement revisitée. Kammoun y propose un voyage en deux temps«: d’abord, sa nouvelle création, qui annonce l’opérette actuellement en préparation et prévue pour 2026, preuve qu’il inscrit son travail dans une vision longue, construite, organique ; ensuite, une relecture des grands classiques arabes en tangos, où la nostalgie rencontre l’élan, où les voix arabes se glissent dans une cadence d’ailleurs sans jamais se trahir.
Pour donner corps à cette traversée, Kammoun s’entoure d’un orchestre affûté et d’un casting vocal d’exception : Mohamed Ben Salah (finaliste d’Arab Idol), Oussama Nabli (Grand Prix de la chanson tunisienne), Abir Greyaa (premier rôle dans la comédie musicale Nawbit Gharam) et Mongia Sfaxi, voix profonde et généreuse.
La chorégraphe et danseuse Oumaima Mannai ajoute, elle, une dimension visuelle essentielle, dessinant des tableaux où le geste prolonge la musique, l’accompagne, parfois la contredit.
Avec « Tango Arabe », Mohamed Ali Kammoun confirme ce qu’on savait déjà : il appartient à cette génération d’artistes qui pensent la musique comme un espace de circulation entre les genres, les esthétiques, les langues sensibles.
À Tunis comme à Sfax, le public découvrira un spectacle qui ne se contente pas de séduire : il raconte un parcours, un geste, une vision. Une œuvre en mouvement, fidèle à son auteur.

