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Transition industrielle et technologique régionale : La Tunisie, un repère incontournable

  • 8 décembre 17:30
  • 4 min de lecture
Transition industrielle et technologique régionale : La Tunisie, un repère incontournable

D’ici à 2035, la Tunisie ambitionne de se transformer en plateforme technologique et industrielle euroméditerranéenne.

Une ambition tout à fait légitime si l’on tient compte de notre proximité géographique et, surtout, de l’importance du potentiel national disponible.

La stratégie nationale «Industrie et innovation 2035», prônée par le Président de la République, devrait aider à la concrétisation de cet objectif stratégique.

La Presse — L’économie nationale, même si elle n’a pas encore atteint tous ses objectifs, continue à progresser et à reprendre des couleurs, confortant ainsi la certitude des choix retenus et la fiabilité des programmes engagés.

Tout comme nos finances publiques, qui connaissent, elles aussi, une certaine détente, grâce notamment à la rigueur et à la transparence de la discipline budgétaire appliquée.

Ce bilan, du reste positif, s’explique d’abord, par l’implication du secteur bancaire qui assume pleinement son soutien à la politique nationale de développement et ses principales exigences.

Cela s’explique aussi par la performance de certains secteurs, l’agriculture et le tourisme, bien entendu, mais aussi les industries mécaniques et électriques qui retrouvent, depuis quelque temps, et grâce à la stratégie nationale «Industrie et innovation 2035», une certaine dynamique qui commence à rejaillir même sur les autres activités.

En effet, l’enquête semestrielle de l’Institut national de la statistique (INS) soutient que grâce aux nouvelles politiques d’appui à l’investissement et à l’évolution de la demande internationale, l’année 2025 a été marquée par le regain de confiance des industriels du secteur et une progression soutenue de la production.

L’INS précise dans ce même contexte que durant les 9 premiers mois de 2025, les exportations du secteur ont progressé d’environ 6,4% pour une enveloppe de 22,7 milliards de dinars. 

Un montant tiré à la hausse, essentiellement, par la croissance des exportations électriques avec une moyenne de 10,4%. 

Le comportement encourageant du secteur le place comme le pilier de nos exportations nationales et le «fer de lance» de la compétitivité économique, avec 49% du volume global.

Un statut qui a été occupé pour longtemps par le textile-habillement. Ce qui pousse encore à l’optimisme, c’est que la marge de progression est très importante, surtout que les exportations mécaniques n’ont pas décollé et se contentent d’une très légère évolution de 0,5% durant la même période.

L’on s’attend, d’ailleurs, que les résultats du dernier trimestre soient beaucoup plus importants.

L’INS précise justement que la dynamique des IME témoigne de la renaissance de l’activité industrielle tunisienne dans son ensemble, et cela nous autorise à affirmer que «la Tunisie ne tardera pas à se positionner comme un élément clé de la transition industrielle et technologique régionale».

Innovation et recherche et développement

Toutefois, face à l’évolution rapide du marché industriel international, les IME tunisiennes, malgré leur comportement rassurant, doivent se performer encore plus pour espérer maintenir leur capacité concurrentielle.

Cela est d’autant plus vrai que les avancées actuelles du secteur restent, quelque peu, discrètes par rapport à son potentiel réel.

A ce stade, les principaux enjeux portent, essentiellement, sur l’accélération de sa transition énergétique pour pouvoir gagner davantage en électromobilité et améliorer le volume de  production de certaines composantes, l’hydrogène vert notamment. 

Deux orientations qu’on ne cesse de qualifier de stratégiques.

Et cela est, tout à fait vrai, car, affirment certains analystes, «l’électromobilité se positionne aujourd’hui comme incontournable pour prétendre à un secteur automobile local dynamique et performant, alors que l’hydrogène, trop prisé, permettrait à notre pays, grâce à sa proximité géographique et, surtout, son potentiel naturel, de s’imposer comme un acteur majeur sur le marché européen». 

En parallèle, pour mieux monter en gamme et bien s’intégrer dans les chaînes de valeurs mondiales, les IME tunisiennes doivent parfaire davantage leurs programmes d’innovation et de recherche et développement, qualifiés de timides par rapport aux exigences de l’’étape aussi bien actuelle que future.

Autant donc d’enjeux qui nécessitent, néanmoins, un volume des investissements assez conséquents.

Auteur

Anis SOUADI