« Le corps et ses fantômes », exposition photographique de Dalanda Manai : L’esthétique du négatif
Curieux et visiteurs se sont laissé happer par une esthétique photographique nouvelle, signée par l’artiste Dalanda Manai.
A travers ses prises, elle a habité le lieu pendant plus d’une quinzaine de jours, permettant ainsi à un large public de découvrir son travail distingué autour de négatifs photographiques à l’espace HAC de Hammamet.
La Presse — C’est par l’effet attractif des négatifs colorés que les passants se laissent séduire par les tableaux photographiques. Plus d’une vingtaine d’œuvres ont orné les murs de cette nouvelle galerie «FineArt». «Le corps et ses fantômes», tel est l’intitulé de l’exposition de Dalanda Manai, fait écho à son contenu.
Une présence féminine lambda, qui ne laisse pas indifférent, habite les différents tableaux, aux divers formats. Son corps est au centre de tous les lieux visibles. L’artiste met en valeur ce corps féminin, décomplexé, criant de liberté, avec sa nudité, transformée par l’effet coloré des négatifs.
Son personnage central, une jeune femme, au centre de toutes les prises, apparaît et disparaît dans d’innombrables endroits.
L’inconnue est en osmose avec elle-même, la végétation, la chambre ou le bestiaire, visibles au fil des prises.
Elle erre d’un lieu à un autre, comme une lumière qui se faufile, en alternant apparitions et disparitions.
La matière chimique, celle du négatif, fusionne avec la biologie du corps féminin et donne lieu à une écriture esthétique inédite.
Le travail photographique effectué est puisé dans une mémoire, un passé, qui allie mise en valeur corporelle et lumière.
Une lumière qui illumine cette présence féminine centrale,qui émane de ce même corps.
Elle brille dans un lieu clôt, comme dans une chambre à coucher, et épouse la nature, en plein air.
La jeune femme court, s’étend, contemple et se laisse capturer.
L’exposition fait du corps photographié une source inépuisable de lumière : un corps qui irradie tout dans ses moindres mouvements, l’effet «apparition / disparition» qui raconte le temps furtif et fige, mouvements et moments, sans oublier, «L’être immobile», qui traverse les lieux fermés et la nature, l’intérieur et l’extérieur, tout en s’imprégnant de nombreuses couleurs, reflet de l’effet négatif.
L’exposition prend fin le 7 décembre 2025 à l’espace HAC «Hammamet Art & Culture», un nouveau temple des arts de la région, ouvert au public, et qui programme expositions, ateliers artistiques, théâtre, conférences et projections de films.

