L’Odyssée de l’Oubli (Sabbat el ghoula ) aux jcc : La mémoire en éclats de Mamie Zina
Le récit oscille entre réalité et hallucinations, plongeant le spectateur dans les souvenirs fragmentés d’une enfance à La Goulette durant les années soixante, une période marquée par des mystères enfouis et des blessures jamais refermées.
La 36e édition des Journées cinématographiques de Carthage (du 13 au 20 décembre 2025) accueille, en sélection officielle hors compétition, le nouveau long-métrage du réalisateur tunisien Mokhtar Ladjimi, «L’Odyssée de l’oubli».
Le film suit Zina, enseignante d’histoire à la retraite et romancière populaire connue sous le nom de Mamie Zina, qui fait face aux premiers signes de la maladie d’Alzheimer alors qu’elle s’apprête à publier son autobiographie.
Le récit oscille entre réalité et hallucinations, plongeant le spectateur dans les souvenirs fragmentés de son enfance à La Goulette durant les années soixante, une période marquée par des mystères enfouis et des blessures jamais refermées.
Entourée de ses vieux amis retrouvés sur Facebook et de sa fille Lynda, pr de littérature encore secouée par la perte récente de son père, Zina tente de recomposer les morceaux de sa mémoire.
Mais le passé qu’elle exhume se trouble d’illusions : personnages réels et imaginés se confondent, figures du présent se transforment en fantômes d’autrefois, et la vieille maison familiale devient un théâtre d’apparitions, de superstitions et de secrets.
Mokhtar Ladjimi construit une œuvre sensible où la mémoire vacille, où l’histoire intime croise la grande Histoire — de la crise de Bizerte à l’écho lointain de la baie des Cochons — et où la frontière entre vérité et fiction se désagrège.
Avec «L’Odyssée de l’oubli», les JCC offrent un voyage introspectif poignant, un hommage aux conteuses d’hier et d’aujourd’hui, et une plongée bouleversante dans les méandres d’une mémoire qui lutte pour ne pas s’effacer.
