Othmane Mellouli, l’ex-canonnier du CAB : Un vrai buteur-né
Petit de taille mais efficace à souhait, il a manqué de peu, lors de la saison 1976-77, de remporter le titre de meilleur buteur de L1. Il s’agit, pour les mordus de beau spectacle et nostalgiques des années 70, de l’ex-attaquant de poche du CAB, Othmane Mellouli.
La Presse — Entraîné dans les catégories des jeunes par le formateur Chedly Ouerdiane, il n’a pas mis longtemps pour accéder en équipe sénior. C’était en 1970, à l’âge de 18 ans. Là, il s’est vite intégré au sein du CAB avec les cadres tels que feu Moncef Ben Goutta, Youssef Zouaoui, feu Othmane Jerbia, feu Mohamed Choulak et tant d’autres.
Othman Mellouli a disputé son premier match avec les séniors contre le COT de Mohieddine Habita, Chaâtani, Ben Mansour et autre Jelassi à Tunis (0- 0). Il a joué 10 saisons d’affilée jusqu’en 1980. Pendant cette période, l’école du CAB a enfanté de nombreux talents qu’on n’est pas près d’oublier.
On pense notamment, dans un premier temps, à l’ex-international Khaled Gasmi dit « El Moujahid», Abdeljallil Mahouachi, l’ex-international Ali Manaï, Ridha Gabsi, l’ex-gardien international Ghazi Limam, Ridha Mokrani puis Nejib Klouz, Larbi Baratli, Mahmoud Jerbi, Nejib Mazari, Noureddine Guedda, Hassan Karoui et tant d’autres.
L’attaquant Othmane Mellouli a donc connu au moins deux générations aussi brillantes l’une que l’autre sous la houlette de bon nombre d’entraîneurs comme Mokhtar Ben Nacef, Larbi Zouaoui, les Yougoslaves Nedolla, Rado et Gvozdonovitch. Il ne se passait pas un seul match où le stade fétiche du Bsiri en plein centre de Bizerte ne faisait pas le plein.
Le spectacle était, à chaque fois, garanti. Le public cabiste qui remplissait les travées des gradins pendant ces années-là était ravi. Et d’une saison à l’autre, on découvrait que le CAB possédait en Othmane Mellouli un buteur-né!
Jeu de tête et détente fatale !
Timide et peu bavard dans la vie, l’attaquant bizertin s’exprimait beaucoup mieux sur le terrain en marquant des buts. Mais ce qui est encore plus surprenant et paradoxal en même temps est que Othmane Mellouli excelle dans le jeu de tête alors que sa taille ne présage pas une telle qualité. «Il est vrai que je ne suis pas grand de taille, mais ma détente a compensé, tout au long de ma carrière, ce léger handicap», explique notre interlocuteur.
Pourtant il n’est pas évident du tout de se déjouer de grands défenseurs, par le physique et le talent, de l’époque. « Nous avions, au CAB, de très bons techniciens comme Driss Haddad ou Moncef Ben Goutta mais ils ne marquent que très rarement. Moi, je n’ai pas leur technique mais je pense que j’ai un don.
Dans les 16 mètres, je ne panique pas du tout contrairement à beaucoup d’autres attaquants. Je me dois de maîtriser le ballon qui est en ma possession au milieu des défenseurs adverses. Mon rôle est de le mettre au fond des filets. Voilà ma mission!», poursuit-il. Et dans la foulée, il ajoute : «J’ai marqué contre de grands gardiens de but, des monstres dans leur surface, de mon époque, notamment à Sadok Sassi, alias Attouga du CA, Ferjani Derouiche de l’ASM, Abdallah du ST.
J’ai été deuxième meilleur buteur derrière Moncef Khouini, en 1973, si je ne m’abuse et, surtout, j’ai manqué de très peu ce titre en 1976-77 quand Moncef Ouada de la JSK a été sacré meilleur buteur de ladite saison». En effet, Othmane Mellouli avait été privé d’un hat-trick contre le CA à Bizerte. Il dit à ce propos: « C’était effectivement une grande frustration quand l’arbitre Issaoui Boudabouz me refusait un troisième but de la tête des plus réguliers contre Attouga pour charge sur le gardien.
J’ai eu du mal à encaisser cette injustice flagrante. Imaginez une seconde que je pouvais commettre une faute au milieu de Kamel Chebli, Nejib Gommidh et Attouga… La même saison aussi, l’arbitre Ghayaza sifflait un but contre l’OK au Stade Bsiri, puis on l’annula, arguant le fait que le ballon était passé à côté, les filets étant troués d’après le rapport, et on a fait rejouer le match». Enfin, le buteur du CAB pense que sa carrière était bien remplie, de joie et de déception mais fier d’avoir servi son club de toujours.
Othmane Mellouli a mis fin à son parcours à l’issue de la saison 1979- 80.