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Le président de l’Association Tunisienne de Défense du Droit à la Santé, le Dr. Abdelaziz Massaoudi, a déclaré que la situation sanitaire en Tunisie n’était « pas optimiste », compte tenu des chiffres du Recensement Général de la Population et du Logement, qui indiquent qu’un cinquième de la population tunisienne ne bénéficie pas de couverture maladie (soit deux millions de Tunisiens, ou 19 % de la population).
S’exprimant sur les ondes de « Jawhara FM » lors d’un colloque sur le droit à la santé, organisé par l’association en marge de la Journée mondiale de la couverture sanitaire universelle, Massaoudi a ajouté que 500 000 enfants, 250 000 personnes âgées et un certain nombre de personnes handicapées ne bénéficient pas de la couverture sanitaire nécessaire.
Il a souligné que la Tunisie s’est engagée à atteindre les Objectifs de Développement Durable d’ici 2030 et les recommandations de l’Assemblée générale des Nations Unies relatives à la réalisation du droit à la santé pour chaque citoyen. Il a cependant noté qu’il était difficile d’atteindre cet objectif en Tunisie, notamment parce que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fixe à 8 % le seuil minimum du budget du ministère de la Santé par rapport au budget de l’État, alors que ce pourcentage ne dépasse pas 5,4 % en Tunisie.
Il a expliqué que cela exigeait un effort accru de l’État pour réformer le secteur de la santé publique, qui souffre d’un manque d’équipements médicaux et d’une pénurie de personnel médical qui émigre tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, ce qui affecte la qualité des services de santé pour les citoyens.
Le médecin a précisé qu’il était impératif pour les autorités de revoir la carte sanitaire du pays et d’étudier comment réformer le système de santé, d’assurer le traitement et les médicaments pour chaque citoyen, et d’intensifier les campagnes de sensibilisation et de prévention. Il a conclu que cela nécessitait un dialogue national regroupant la société civile, les autorités publiques et tous les acteurs du domaine de la santé afin de corriger ce qui peut l’être, en fonction des capacités de l’État.