« Double Je… » exposition personnelle de Mondher Shalby à la galerie A.Gorgi : Un double silencieux
A travers la couleur, le geste, la posture, l’artiste rejoue l’apprentissage du monde : la main guide, protège, ou retient ; les corps dialoguent sans se confondre. L’enfance agit comme une matrice d’émotions premières, un territoire d’expériences qui persiste dans nos gestes adultes.
La Presse — Né en 1986, Mondher Shalby baigne dans l’art dès l’enfance, car fils du peintre tunisien Mohamed Chelbi (connu dans le cercle artistique sous le nom d’El Gattous). En 1997, il signe sa première performance artistique, à seulement 10 ans, lors d’un symposium à la galerie Aire Libre tenue par Mahmoud Chelbi, marquant ses premiers pas dans le monde de l’art. Depuis, il a participé à une dizaine d’expositions collectives ainsi qu’à plusieurs symposiums.
Artiste autodidacte, Mondher a pris le temps de faire maturer sa pratiquer, abordant aujourd’hui diverses techniques, entre le dessin, la peinture à l’acrylique et le monotype.
L’Italienne Diletta D’Ascia, docteure en théorie psychanalytique du cinéma et enseignante en scénario, qui l’a rencontré en mars dernier, écrit dans un portrait qu’elle dresse de lui (paru dans la revue «Dialoghi Mediterranei» de l’Institut Euro-Arabe de Mazara del Vallo) que la force expressive de ses œuvres réside dans sa capacité à jouer avec les contrastes chromatiques et à créer des compositions d’une intensité telle que « si l’on s’y attarde longtemps, elles peuvent paraître si lumineuses qu’elles font mal aux yeux ».
Cette luminosité presque douloureuse, note-t-elle encore, traduit la puissance émotionnelle que l’artiste imprime sur la toile.
Mondher Shalby expose à partir du 9 novembre à la galerie A.Gorgi son «Double Je…» où il explore sa relation intime avec son enfance, non comme un souvenir lointain, dit-il, mais comme un miroir toujours actif. Et d’ajouter: «L’enfant n’est pas ici une figure nostalgique, mais un double silencieux, témoin de nos transformations.
Entre le jeu et la mémoire, entre la légèreté et la gravité, les œuvres mettent en scène cette oscillation entre ce que nous avons été et ce que nous devenons». A travers la couleur, le geste, la posture, l’artiste rejoue l’apprentissage du monde : la main guide, protège, ou retient; les corps dialoguent sans se confondre. L’enfance agit comme une matrice d’émotions premières, un territoire d’expériences qui persiste dans nos gestes adultes.
L’exposition se veut des bouts de miroir de ce que nous renvoie le monde de cet être-enfant que l’on garde encore enfoui en nous.
