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Libye : les activités commerciales féminines ne ne peuvent plus être, désormais, filmées

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  • 15 décembre 14:47
  • 3 min de lecture
Libye : les activités commerciales féminines ne ne peuvent plus être, désormais, filmées

La décision de l’Agence de Protection de la Morale Publique dans l’Est de la Libye vient d’interdire aux créatrices de contenu et aux propriétaires de magasins de filmer ou de commercialiser toute activité féminine, ce qui a déclenché une vague de controverse dans le pays.

Alors que certains libyens estiment qu’il s’agit d’une mesure visant à respecter les coutumes et les traditions, d’autres y voient une nouvelle tentative de restreindre les femmes et de confisquer leurs libertés.

L’Agence de Protection de la Morale Publique à Benghazi a appelé tous les propriétaires d’activités commerciales, en particulier les magasins de cosmétiques, de vêtements pour femmes, les salons de beauté, les centres sportifs pour femmes et les spas (y compris les hammams, les soins du visage et les massages), à s’abstenir de filmer ou de publier tout matériel promotionnel pour les activités, les produits ou les magasins sans obtenir une autorisation préalable.

« Préservation du Goût Public »
Dans un communiqué publié hier soir, dimanche, l’Agence a expliqué que cette mesure vise à « préserver le goût public et à contrôler tout contenu visuel publié qui pourrait porter atteinte aux coutumes et aux traditions ».

Cependant, cette décision a été accueillie par un large débat sur les réseaux sociaux. L’activiste des droits humains, Abir Amnina, a mis en garde contre la restriction ou l’interdiction des activités féminines sans cadre légal clair, estimant que la décision est ambiguë et ouvre la porte à des interprétations qui pourraient affecter les domaines de travail des femmes dans la publicité, la photographie et la beauté.
Elle a souligné la nécessité de faire passer le débat de la sphère de l’interdiction sécuritaire à celle de la réglementation légale des activités des entreprises de publicité pour les deux sexes. Elle a également noté l’importance de soulever des questions fondamentales sur la situation fiscale et juridique de ces activités, au lieu de se concentrer sur des mesures qui pourraient être interprétées comme une restriction des libertés.

L’activiste Belaïd Belaïd, quant à lui, a fermement soutenu la décision, considérant que l’utilisation de la femme à des fins publicitaires est une insulte aux femmes et à la société, ainsi qu’un dépassement des valeurs, insistant sur le fait que la femme est une « perle et non une marchandise à vendre ».

En revanche, l’activiste Abir Al-Arabi a estimé que les « termes vagues » contenus dans la décision de l’Agence de Protection de la Morale — tels que la morale publique, les coutumes et les traditions, et l’atteinte à la décence publique — sont utilisés par les agences de sécurité comme prétexte pour confisquer les libertés publiques et individuelles.

Il a considéré qu’il s’agissait d’un « abus et d’une restriction de la vie des individus, en particulier des femmes, et des activités commerciales, par une agence dotée de vastes pouvoirs pour exercer sa tutelle morale sur la société. »

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Auteur

La Presse