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Société

Consommation : La sécurité sanitaire est un tout

  • 20 décembre 18:00
  • 5 min de lecture
Consommation : La sécurité sanitaire est un tout

La célébration de la nouvelle année administrative a toujours amené son plein d’infractions au niveau sanitaire.

L’Instance nationale de la sécurité sanitaire des produits alimentaires a de ce fait fort à faire.

C’est ainsi que ses campagnes de contrôle dans l’ensemble des gouvernorats du pays se sont intensifiées. Ces interventions ont abouti à la saisie et à la destruction de plus de 46 tonnes de denrées alimentaires impropres à la consommation.

Et ce n’est pas fini, car les pâtissiers d’occasion, les fournisseurs d’autres gâteries que bien des gens consomment sans regarder à leur origine, se multiplient en cette période de l’année.

Il nous semble quand même curieux que même les grandes surfaces participent à ce festival. 

Faire régner l’ordre et contrôler

Nous avons vu apparaître des bûches et des gâteaux bien rangés dans les vitrines réfrigérées.

Mais une fois ces tartes et gâteaux emballés et livrés, la chaîne du froid sera-t-elle respectée et ces douceurs ne risquent-t-elles pas de devenir un véritable poison?

Ce sont des précautions que peu de personnes prennent et on en sera quitte avec des alertes qui pourraient faire du mal, surtout  aux  enfants et aux personnes âgées.

Malheureusement, en amont il n’ya pas de véritable surveillance de ce qui se passe au sein des villes, chefs-lieux, villages et ailleurs où des pseudo-opérateurs qui cherchent à profiter de ces campagnes mènent leur jeu en toute impunité.

A la rentrée scolaire, il y a ceux qui se transforment en libraires et proposent des fournitures de basse qualité à propos desquels le ministère de la Santé lance des alertes.

Au mois de Ramadan, le marchand de beignets se transforme en fournisseur de makroud, de zlabia et de mkharek.

Des garages ouvrent sans préavis et on y vend des laitages et de la charcuterie en assurant qu’elles proviennent de Béja.

A l’occasion de l’Aïd, on propose des jouets et des pétards dont le danger et la qualité  sont régulièrement dénoncés, mais que l’on tolère en pleine rue.

On n’en fait pas assez. Les municipalités devraient aider les instances sanitaires pour faire régner l’ordre et contrôler ce qui se trame dans leurs circonscriptions.

A voir ce qui se passe en plein centre de l’Ariana qui est une ville que l’on considère comme un prolongement de la capitale, on ne peut que crier au scandale.

La chaussée et les trottoirs, sont envahis par les antiquaires qui y déposent leurs articles.

Les kiosques qui sont concédés sur les trottoirs, posent fûts et autres obstacles en dur, pour interdire le stationnement sur la chaussée.

Les marchands de gâteaux traditionnels, de lablabi et de droo opèrent sur le trottoir et sur la chaussée et tout est à l’air libre.

Ce qui transforme leurs victuailles en bouillon de germes.

Il faudrait reconnaître qu’il y a de temps en temps des descentes qui remettent de l’ordre au niveau des vendeurs à la sauvette, mais l’occupation des trottoirs et de la chaussée surtout (débordantes de restes) n’est presque pas sanctionnée.

Toute cette indiscipline de comportement favorise les dépassements que l’on enregistre.

C’est ainsi que l’Instance  nationale de la sécurité sanitaire des produits alimentaires a précisé que ses interventions, menées avec les services de sécurité, s’inscrivent dans un programme de contrôle renforcé visant à protéger la santé du consommateur et à lutter contre toute atteinte à la sécurité des produits alimentaires commercialisés.

Des saisies ont été opérées concernant des tonnes de pommes congelées périmées présentant des signes de détérioration, de grandes quantité de fraises congelées conditionnées dans des fûts métalliques d’origine inconnue et non adaptés à un usage alimentaire ( !), des tonnes de dattes avariées stockées dans des contenants arrivés à expiration, que l’on transformera sans scrupules en pâte pour notre makroudh national et qui ira empoisonner bien des consommateurs.

Eviter les commerces de bouche

Nous avons posé la question à un pharmacien du coin, qui nous a assuré que «les médicaments pour les irruptions cutanées, les diarrhée et autres vomissements sont toujours en hausse».

Ce qui signifie que consommer ce qui est livré par ces échoppes est malheureusement nocif pour la santé.

L’Instance nationale de la sécurité sanitaire des produits alimentaires ne peut pas être partout et tout faire.

Les autorités des lieux ont un rôle préventif à jouer.

Le consommateur doit également prendre ses précautions et éviter les commerces de bouche qui surgissent un peu partout et dont les prix sont souvent incitateurs.

Les pères de familles devraient également contrôler ce que consomment leurs enfants et les conseiller d’éviter de manger dehors.

Des campagnes régulières devraient être organisées pour éduquer le consommateur, car les répercussions (médecin, médicaments, congés pour causes de maladies, etc.) coûtent de l’argent, nuisent à la santé et désorganisent bien des services.

C’est dire que la sécurité sanitaire est un tout. Les différentes parties prenantes ont chacune un rôle à jouer pour protéger, sensibiliser et contrôler un domaine où le danger guette et l’impunité est inacceptable.

Parce que tout simplement, c’est la santé du citoyen consommateur qui est en jeu. 

Auteur

Kamel GHATTAS