Il est manifestement évident qu’à défaut d’un bon service de gardiennage et de surveillance des espaces publics, ces derniers sont exposés aux actes de vandalisme en tous genres.
Les municipalités devraient donc agit en renforçant les moyens sur le terrain
La Presse — Samedi 06 décembre 2025, La Marsa, cité paisible en banlieue Nord a connu des actes de vandalisme et de délinquance de rue sans pareils.
Tout un espace culturel et éducatif intégré au Parc Essaada, qui signifie “bonheur” a été saccagé, ayant perdu littéralement son sens et subi une scène de désolation sans nom.
Trois jours après, grâce aux efforts d’hommes et de femmes volontaires et déterminés à préserver vaille que vaille cet espace, tout a été remis en ordre.
Un riverain a témoigné des efforts de citoyens consciencieux et soucieux du bien-être communautaire: «Les dégâts ont été réparés grâce aux volontaires marsois et aux efforts combinés de plusieurs personnes.
On peut suivre en ligne l’opération redressement et réhabilitation de cet espace sur Marsa TV, qui va être complètement refait».
Mais le manque de sécurité et la faible action municipale quasi inexistante dans le parc ont été pointés du doigt.
Faut-il renforcer le gardiennage? Faut-il équiper de caméras de surveillance dissuasives ces espaces ou encore sensibiliser les jeunes ? Tant de questions qui hantent les esprits des Marsois, aficionados de leur parc vert et des activités qu’il offre depuis des décennies.
Un atelier public saccagé en cause
Le témoignage ayant dénoncé le délit a provoqué une onde de choc parmi les habitants, partagés entre consternation et amertume : «Comme tous les samedis, mon fils a son activité de peinture à 10h dans une petite cabane au parc Essaada à La Marsa avec sa professeure, une dame très sympathique et très aimable que ce soit avec les enfants ou les parents.
A la grande surprise générale ce matin, on retrouve le petit atelier dans un état méconnaissable.
L’atelier a été cambriolé et laissé sens dessus dessous par des malfaiteurs ou, peut-on dire des cambrioleurs! Mais que sont-ils venus cambrioler dans un atelier de peinture pour enfants ?
Des tableaux réalisés par les petits, des pinceaux ou des tubes d’acrylique ?
Le niveau de sécurité du parc interpelle d’autant que l’atelier est juste en face de la salle des fêtes de la municipalité».
Alors que l’Etat est en train de mettre en œuvre tous les moyens pour réhabiliter les espaces publics et les parcs verts comme au centre-ville de Tunis, à la place Barcelone, voilà que des énergumènes sabotent la remise en marche d’un espace communautaire et sociétal.
Un avant et un après
Pas moins de 48h plus tard, les choses ont été rétablies au plus grand bonheur des habitants et riverains des quartiers de La Marsa.
Un autre habitant n’a pas manqué de faire des suggestions : «Bravo ! C’est un endroit où petits et grands peuvent s’amuser.
Mais pourquoi est-il plongé dans l’obscurité ? Installez des panneaux solaires pour que tout le monde puisse en profiter, et le parc ainsi que toutes les pièces seront illuminés.
Bravo à tous ceux qui ont contribué à la reconstruction et à la restauration de l’atelier d’art de Madame Hayat à La Marsa, lui redonnant espoir et sourire.
C’est une leçon pour les Tunisiens qui disent non au vandalisme et s’élèvent contre la corruption dans notre cher pays et pour son peuple qui mérite le meilleur, nous reviendrons le cœur pur et nous nous unirons tous pour notre pays…
Les séries télévisées, le rap et le manque d’éducation parentale sont la cause de la corruption et du vandalisme dans notre pays».
La page citoyenne de la ville qui a montré les images de l’avant et de l’après-acte de saccage de l’atelier artistique a rassuré les visiteurs il y a deux jours en affirmant que le gardien du palais municipal de La Marsa a repris son service après deux jours de suspension.
«Son cas avait été signalé à sa direction suite à la diffusion d’une vidéo montrant l’état déplorable du poste de garde.
Il est de retour en poste et le poste de garde a été réparé et nettoyé», a affirmé un membre de la page citoyenne Marsa TV.
Les vandales du club d’art de La Marsa ont été arrêtés. Il s’agit de mineurs scolarisés dans un établissement voisin qui dégradaient régulièrement le Parc Essaada.
Les actes de vandalisme survenus au Parc Essaada rappellent avec acuité que la préservation des espaces publics ne peut reposer uniquement sur l’élan citoyen, aussi admirable soit-il.
Il devient impératif de mettre en place une stratégie durable fondée sur un renforcement réel de la surveillance et de la vigilance.
Présence permanente et formée de gardiens, amélioration de l’éclairage, installation de dispositifs de vidéosurveillance à vocation dissuasive, et coordination plus étroite entre municipalité, forces de sécurité et société civile.
À cela doit s’ajouter un travail de sensibilisation ciblé, notamment auprès des jeunes, afin d’ancrer le respect du bien commun comme une valeur collective.
Protéger les parcs publics, c’est protéger des lieux de vie, de culture et d’éducation indispensables à la cohésion sociale et au bien-être des citoyens.