Mohamed Ali Nafti, ministre des AE : « L’huile d’olive est un élément de l’identité tunisienne »
L’huile d’olive n’est pas juste une marchandise, « c’est un élément de l’identité tunisienne », a déclaré Mohamed Ali Nafti, ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, à l’ouverture de la première Journée diplomatique pour l’huile d’olive tunisienne, hier, à l’Académie diplomatique internationale.
La Presse — Etaient présents lors de cette Journée, marquée également par l’organisation d’une exposition et une séance de dégustation, Ezzeddine Ben Cheikh et Samir Abid, respectivement ministres de l’Agriculture et du Commerce, des organisations et des institutions nationales, ainsi que les diplomates accrédités à Tunis.
La tenue de cette Journée inédite vise, selon les organisateurs, à vulgariser davantage les vertus et les usages des produits de l’olivier et à mettre à contribution la diplomatie économique dans la promotion de « l’or vert » à travers de nouveaux partenariats et de nouveaux marchés.
Lors de la séance inaugurale, Mohamed Ali Nafti a rappelé que « l’huile d’olive, que les Tunisiens produisent depuis des milliers d’années, a été développée et raffinée de génération en génération jusqu’à devenir une partie intégrante non seulement de notre système agricole et économique, mais aussi de notre patrimoine, de nos traditions et de notre identité. »
« L’olivier et son huile sont associés à des pratiques et traditions spirituelles, nutritionnelles, sanitaires, médicales et esthétiques qui ont marqué le caractère tunisien et lié son histoire, son présent et son avenir à cet arbre béni », a-t-il ajouté.
M. Nafti a qualifié les oliveraies de « trésor national », s’étalant sur environ 2 millions d’hectares, comptant plus 100 millions d’arbres et devenant un pilier principal de l’économie tunisienne, entre autres, par la commercialisation à travers plus de 60 pays.
La rencontre d’aujourd’hui sollicite votre « soutien supplémentaire aux efforts louables dans le cadre de notre partenariat fructueux », a déclaré le chef de la diplomatie tunisienne à l’endroit des chefs de missions diplomatiques accrédités en Tunisie.
Dans cet ordre d’idées, le ministre du Commerce a appelé les diplomates présents à « être de véritables ambassadeurs de l’huile d’olive tunisienne », mettant en exergue « son histoire comme un produit alliant authenticité et normes internationales. »
« Les importateurs et consommateurs du monde entier devraient choisir l’huile d’olive tunisienne qui reflète la confiance mutuelle et un partenariat durable », a-t-il lancé.
Il a justifié son propos par l’existence d’un « contexte international délicat, caractérisé par des crises alimentaires récurrentes, des perturbations des chaînes d’approvisionnement, une aggravation des effets du changement climatique et une escalade des défis géopolitiques », alors « qu’on constate une hausse de la demande mondiale d’aliments sains et une prise de conscience croissante des consommateurs quant à l’importance d’une alimentation sûre et durable. »
Dans cette perspective, « l’huile d’olive tunisienne apporte une réponse pratique et fiable à ces défis, car c’est un produit naturel, respectueux de l’environnement, de qualité constante, disponible en quantités stables et capable de répondre à la demande croissante de divers marchés à travers le monde », a-t-il soutenu.
M. Abid a rappelé l’évolution de la production en Tunisie tout en insistant sur la mutation profonde « d’exportations basées sur la quantité à des exportations basées sur la valeur, et d’un produit brut à une marque tunisienne mondialement reconnue, qui bénéficie de la confiance des consommateurs et des professionnels grâce à sa haute qualité naturelle, sa valeur nutritionnelle et sanitaire confirmée, une proportion importante de production biologique et un strict respect des normes de sécurité, de qualité et de traçabilité. »
Dans le même contexte, le ministre de l’Agriculture, Ezzeddine Ben Cheikh, a fait savoir que la Tunisie présente aujourd’hui une nouvelle vision pour valoriser davantage cette richesse qu’est l’huile d’olive. Laquelle vision repose sur trois piliers, à savoir la qualité, la forte valeur ajoutée et la résistance aux changements climatiques.
S’agissant du premier pilier, M. Ben Cheikh a indiqué que « l’huile d’olive tunisienne est un produit sain et durable qui répond aux normes internationales les plus exigeantes », ajoutant que « rien que cette année, la Tunisie a remporté des centaines de médailles d’or lors de concours de qualité, de Tokyo à New York. »
Concernant la valeur ajoutée, le ministre a rappelé la stratégie tunisienne pour promouvoir l’huile d’olive conditionnée. « Nous vous invitons, ainsi que les investisseurs de vos pays, à nouer des partenariats industriels et commerciaux. La Tunisie offre désormais des avantages fiscaux et logistiques sans précédent (jusqu’à 70 % de subvention sur les frais de fret aérien pour les produits emballés) afin de faciliter l’accès de nos marques aux consommateurs du monde entier », a-t-il plaidé.
Enfin, en ce qui concerne le volet climatique, Ben Cheikh a souligné que « l’huile d’olive est un outil de résilience climatique. »
« Face aux défis climatiques qui touchent le Bassin méditerranéen, les oliveraies tunisiennes constituent un rempart contre la désertification et un véritable poumon vert pour la région. Nous ouvrons la voie à une coopération technique et scientifique avec vos pays afin d’échanger des expertises en matière d’irrigation intelligente et de développement de variétés résistantes à la sécheresse », a-t-il expliqué.
La journée était, par ailleurs, l’occasion de rappeler l’histoire de l’olivier en Tunisie depuis l’ère des Phéniciens, passant par les différentes civilisations et générations, ce qui a permis de se positionner, aujourd’hui parmi les leaders du secteur à travers le monde…