Au chevet d’une étape complexe
La population palestinienne est à bout, à Gaza après plus de deux ans de massacres dévastateurs et d’attaques qui n’ont jamais complètement cessé malgré le très relatif cessez-le-feu en vigueur depuis plus de deux mois, toutes les formes de vie ont été effacées.
Pour beaucoup, même pour ceux qui étaient aisés, rien n’est plus comme avant et tout est devenu une vie de débrouille, les produits alimentaires manquent ainsi que le logement et les médicaments. L’hiver et ses intempéries ont accentué le malheur dans l’enclave.
Les représentants des pays médiateurs et garants du cessez-le-feu (les Etats-Unis, l’Egypte, le Qatar et la Turquie) en sont-ils conscients ? Ils se sont réunis au chevet du passage à la deuxième phase du plan en 20 points (préparé à la va-vite) et ont appelé les deux parties « en guerre» à respecter leurs obligations et à «faire preuve de retenue».
Leurs reproches sont adressés aussi bien au mouvement Hamas qu’à l’occupant sioniste. Or, la trêve et les jours de cessez-le-feu ont été transgressés et violés par l’armée d’occupation.
Et uniquement par elle. Dans leur déclaration, les quatre pays n’ont pas désigné nommément la partie qui a transgressé le cessez-le feu ; pourtant les rédactions, les observateurs et l’opinion internationales ont relevé les frappes aériennes, les tirs d’artillerie et des opérations militaires de l’Etat sioniste qui ont tué des civils en (on en compte plus de 400 Palestiniens), des enfants meurent de froid et des infrastructures ont été détruites.
Cette réunion tenue à Miami, à laquelle participait l’émissaire américain Steve Witkoff, visait à faire le point sur la première étape du plan américain et accentuer les préparatifs pour passer à la deuxième phase.
C’est à se demander si ces responsables qui affichent une volonté (apparemment farouche) d’appliquer ce plan inapplicable sont conscients de la teneur de leurs projets ; c’est à croire que ces réunions sont plutôt une vitrine pour l’opinion qui ne voit que le bon côté des fameuses «décisions».
Parce que la deuxième phase, qui consiste au désarmement du mouvement palestinien Hamas, au retrait progressif de l’armée occupante de tout le territoire, la mise en place d’une autorité de transition et le déploiement d’une force internationale, est à notre sens utopique, du moins dans la réalité actuelle. Nous le répétons, cette phase est si délicate qu’elle doit être appliquée dans un temps de sérénité totale (ni attaques, ni accusations, ni occupation de territoires, notamment en Cisjordanie).
Or, depuis le 10 octobre, date d’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’Etat voyou poursuit ses opération militaires meurtrières dans l’irresponsabilité et l’impunité totales : les attaques n’ont pas cessé, les accusations n’ont pas arrêté la famine, le froid ; les morts continuent à hanter les bonnes consciences. Comment en sortir ? Peut-être en rectifiant (en douce) ou en «refondant» cette phase délicate et épineuse. Gardons malgré tout espoir.