Le Président du Syndicat des agriculteurs tunisiens (Synagri), Midani Dhaoui, a qualifié la décision des ministères de l’Agriculture et du Commerce de fixer un prix de référence mobile pour l’huile d’olive à 10 dinars le kilo (au niveau des huileries) de mesure « improvisée, précaire et irréfléchie » qui ne répond pas aux revendications des producteurs.
Lors de son intervention ce jeudi 25 décembre 2025, Midani Dhaoui a expliqué que cette décision a provoqué un véritable conflit entre les agriculteurs et les propriétaires d’huileries, entraînant une polémique telle que certaines huileries refusent désormais de réceptionner la récolte d’olives.
Un prix inférieur au coût de revient
Selon le président du syndicat, le problème majeur réside dans le caractère partiel de cette décision qui ne prend pas en compte tous les acteurs de la filière.
Le constat : Le prix fixé ne couvre pas les frais engagés.
M. Dhaoui a souligné que la décision est en total déphasage avec la réalité actuelle. La majorité de la production d’olives est désormais issue de cultures irriguées, ce qui renchérit considérablement les coûts. Il juge « inacceptable » que l’agriculteur soit le seul à supporter les conséquences de ces décisions arbitraires.
Le président du syndicat a déploré la faible valorisation de l’huile d’olive tunisienne sur le marché mondial.
« Notre huile est l’une des meilleures au monde, mais elle est paradoxalement l’une des moins chères. »
Il a attribué cette situation à des politiques saisonnières et des mesures improvisées. Il a également tiré la sonnette d’alarme sur l’avenir des oliveraies tunisiennes , qui compte environ 120 millions d’arbres, s’interrogeant sur le sort de cette richesse nationale en l’absence de plans proactifs pour garantir sa pérennité.
En conclusion, Midani Dhaoui a affirmé que les agriculteurs sont devenus les victimes de décisions non étudiées. Il appelle à garantir aux producteurs le droit à une vie digne en fixant des prix réels qui couvrent les coûts de production. Selon lui, c’est la seule condition pour assurer la continuité de la filière, dynamiser l’économie nationale et mettre fin aux tensions actuelles avec les propriétaires d’huileries.