Festival national des clubs de théâtre : Telle une école de la vie
Un terreau pour la création et l’éveil des jeunes…
La Presse — Du 23 au 26 décembre 2025, la Cité de la culture a accueilli la 35e édition du Festival national des clubs de théâtre des maisons de la culture, des maisons de jeunes et des institutions universitaires.
Ce rendez-vous a dépassé largement le cadre de la compétition artistique pour s’imposer comme l’un des rares espaces structurants où le théâtre s’est affirmé pleinement comme outil d’éducation, de formation et de construction citoyenne.
Porté par le ministère des Affaires culturelles, ce festival s’est inscrit dans une vision de long terme qui considérait le théâtre non seulement comme un art du spectacle, mais comme un levier fondamental de transmission, d’émancipation et de créativité.
Année après année, il a consolidé son rôle de laboratoire vivant, où se croisaient apprentissage, pratique collective et expérimentation artistique.
Ce qui a fait la singularité de cette manifestation, c’est sa capacité à fonctionner comme une véritable école alternative.
Dans les clubs de théâtre, répartis sur l’ensemble du territoire, enfants et jeunes ont appris à s’exprimer, à écouter, à travailler en groupe et à transformer leurs questionnements en matière scénique. Le théâtre est devenu alors un espace de construction de soi, où se sont développés l’imaginaire, l’esprit critique et la confiance en soi.
Art fédérateur par excellence, le théâtre a convoqué plusieurs disciplines et a permis d’explorer une pluralité de formes. Le festival en a été le reflet, en ouvrant ses compétitions au théâtre pour enfants, au théâtre de marionnettes, au théâtre individuel et collectif, ainsi qu’au théâtre de rue. Cette diversité des formats et des écritures a nourri l’audace des jeunes créateurs et les a encouragés à sortir des cadres établis, à expérimenter et à inventer de nouveaux langages scéniques.
La 35e édition s’est appuyée sur une dynamique nationale impressionnante. Tout au long de l’année, 24 manifestations régionales et 5 festivals interrégionaux ont mobilisé plus de 195 institutions culturelles, de jeunesse et universitaires.
Environ 338 œuvres théâtrales ont été présentées, impliquant 2.632 enfants et jeunes engagés dans toutes les étapes de la création, du jeu à la mise en scène, en passant par les techniques et les métiers de l’ombre. Cette présence massive du théâtre dans les régions a conféré à l’événement une dimension profondément démocratique. Le festival ne s’est pas limité à la capitale ; il a irrigué les délégations, a révélé des talents locaux et a inscrit la pratique théâtrale dans le quotidien des territoires.
Il a rappelé, surtout, que la création ne naît pas uniquement dans les grandes institutions, mais aussi dans les clubs, les maisons de jeunes et les espaces culturels de proximité.
À l’issue de ce long parcours, 25 œuvres issues de 16 gouvernorats ont été sélectionnées pour la phase finale, véritable aboutissement d’un travail collectif marqué par l’effort, la persévérance et la passion.
Plus qu’un palmarès, cette rencontre nationale a célébré une vision du théâtre comme acte de partage et comme célébration de la vie.
Dans un contexte où l’éducation artistique reste fragile, le Festival national des clubs de théâtre s’est affirmé ainsi comme un modèle à préserver et à renforcer.
Il a démontré que l’investissement dans la culture, lorsqu’il était pensé comme un processus continu, pouvait devenir un puissant terreau de création, d’innovation et d’espoir pour les générations à venir.
