La Tunisie se classe 7ᵉ parmi les pays africains les plus endettés vis‑à‑vis de l’extérieur, selon le dernier classement publié par la Banque mondiale et relayé par Le360 Afrique.
Avec un encours de 41,61 milliards de dollars à la fin de 2024, le pays se situe derrière des géants économiques comme l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria, l’Angola, le Maroc et le Mozambique, mais devant le Kenya, le Ghana et l’Éthiopie.
Cette position reflète les besoins persistants de financement de l’État tunisien, notamment pour soutenir les investissements publics et la balance des paiements, dans un contexte de croissance modérée et de contraintes budgétaires.
Classement des pays africains les plus endettés en 2024
Selon la Banque mondiale, les dix pays africains avec la dette extérieure la plus élevée se répartissent ainsi :
1. Afrique du Sud — 170,01 milliards $
2. Égypte — 143,25 milliards $
3. Nigeria — 76,21 milliards $
4. Angola — 67,28 milliards $
5. Maroc — 65,41 milliards $
6. Mozambique — 62,82 milliards $
7. Tunisie — 41,61 milliards $
8. Kenya — 41,20 milliards $
9. Ghana — 36,18 milliards $
10. Éthiopie — 30,02 milliards $
Cette hiérarchie permet de situer clairement la Tunisie dans la partie haute du classement africain, juste derrière le Mozambique et le Maroc, et devant le Kenya et le Ghana.
Évolution de l’endettement tunisien
Par rapport à 2023, l’encours de la dette extérieure tunisienne a montré une stabilisation, avec une légère baisse du ratio dette/PIB, estimé à 39,1 % en 2024 contre 44,7 % en 2023. Cette évolution résulte notamment de remboursements anticipés d’emprunts, d’une baisse des nouvelles mobilisations et d’une gestion plus prudente des financements extérieurs.
Cependant, malgré cette tendance favorable, la Tunisie reste confrontée à un défi structurel : maintenir l’équilibre entre ses besoins de financement et la soutenabilité de sa dette.
Le classement met aussi en perspective la position de la Tunisie par rapport à ses voisins africains. Les grandes économies du continent comme l’Afrique du Sud et l’Égypte dominent en montants absolus, tandis que la Tunisie, avec un encours plus modeste, doit gérer un ratio dette/PIB relativement élevé et un service de la dette conséquent.
L’endettement extérieur impacte directement la politique budgétaire et la capacité d’investissement de l’État, en limitant l’espace fiscal et en influençant la stabilité macroéconomique. La gestion rigoureuse des obligations financières reste donc un facteur clé pour assurer la confiance des investisseurs internationaux et la stabilité économique nationale.
Ainsi, la Tunisie, avec 41,61 milliards de dollars de dette extérieure, figure clairement dans le top 10 africain des pays les plus endettés. Si le pays a su stabiliser son encours et réduire légèrement son ratio dette/PIB, il reste exposé aux risques liés aux fluctuations économiques et aux besoins de financement futurs.
La mise en œuvre de réformes structurelles et une gestion rigoureuse de la dette seront essentielles pour préserver la soutenabilité financière et renforcer la position économique de la Tunisie sur le continent.
