CNAM face à ses dettes : tensions avec médecins et pharmaciens du secteur privé
Les trois caisses sociales tunisiennes traversent une crise financière qui nécessite des réformes structurelles urgentes. C’est ce qu’a affirmé l’expert en sécurité sociale Hedi Dahmane, mercredi 31 décembre 2025.
Lors de son passage sur les ondes d’Express Fm, il a ajouté que la CNSS, la CNRPS et la CNAM accumulent des déficits croissants. Le déficit de la CNAM, créée en 2004, provient des taux de cotisations inadaptés et de l’absence de moyens efficaces pour recouvrer ses créances.
Des millions de salariés se répartissent entre le régime public 70%, le régime de remboursement des frais 20% et le régime du médecin de famille 10%, soit 300 000 adhérents.
Cette dernière catégorie subit les conséquences d’un conflit entre la CNAM et les professionnels de santé autour de dettes estimées à plus de 150 millions de dinars.
Face à ce blocage, l’autorité de tutelle a transféré unilatéralement des bénéficiaires du régime du médecin de famille vers d’autres régimes, sans concertation. Dahmane dénonce une violation des conventions et appelle à rouvrir les négociations avec les pharmaciens et médecins du secteur privé.
Il affirme que le citoyen tunisien consacre en moyenne 28% de son salaire aux services de santé. La CNAM demeure un pilier du secteur et ne peut être abandonnée.
L’expert plaide pour une révision des conventions garantissant des engagements financiers clairs et des délais de remboursement précis. “La loi de finances 2026 prévoit des mesures financières, mais elles restent “insuffisantes”. Seule une restructuration globale avec un financement durable garantira la viabilité du système pour les trente prochaines années”, conclut-il.