Le CSS aligne la passe de deux et grimpe au classement : Tout près de l’objectif
Les Sfaxiens, après une longue période de résultats et de prestations en dents de scie, ont trouvé un système de jeu stable et cohérent qui les a hissés vers le haut du tableau.
La Presse — Après son succès face à l’OB, le CSS a enchaîné avec une victoire devant l’ASM. Ces six points engrangés en deux matches l’ont propulsé à la quatrième place. Pas seul mais avec une meilleure différence de buts (+ 8) avec 17 buts marqués contre 9 encaissés. Les plus optimistes n’avaient pas parié sur une telle remontée fulgurante au classement général après un début de parcours pas très réussi et pas très convaincant.
L’entraîneur Mohamed Kouki a failli même payer les frais de la crise de résultats et d’un jeu qui ne séduit pas, mais il a été sauvé d’extrême justesse par ce réveil tardif. Les trois points obtenus aux dépens des Cigognes de Béjà l’ont beaucoup soulagé. Le succès contre les Marsois qui a suivi l’a fortement rassuré.
Le chèque confiance, que le Comité directeur de Mahdi Frikha lui a donné alors que des voix s’élevaient pour exiger son départ, l’a mérité. Mais Mohamed Kouki sait que ce n’est qu’une bataille de gagnée. Et que maintenant arrivé dans le quatuor de tête et tout près du sommet, il n’a plus le droit de sortir de cette zone de confort et de revenir au ventre mou du classement. Ce n’est donc que partie remise pour lui et son équipe, car le dernier match de la phase aller contre l’Étoile sera un autre examen à passer et un dur obstacle à surmonter.
Un bon socle défensif en priorité
Mohamed Kouki a fini par se convaincre et par convaincre les fans des “and White”, à leur tête ses détracteurs qui voulaient sa peau à tout prix, que le jeu ouvert et spectaculaire qui était l’ADN du CSS ne colle pas avec l’effectif actuel où les joueurs de grand talent, capables d’emballer et de tracer par leurs exploits techniques individuels la physionomie d’une rencontre, n’existent pas. Et qu’il faudra se résigner à un jeu réaliste, moins séduisant, où le résultat doit primer sur la manière.
Et ce système de jeu doit reposer en premier lieu sur un bon socle défensif sécurisant avec un grand gardien comme Dahmen. Le choix d’une défense à trois n’est plus donc à remettre en question surtout que la formule actuelle Mondeko-Habchia-Baccar est solide et complémentaire. Avec trois défenseurs axiaux maîtres de leur zone de couverture, les deux latéraux sont libérés du grand boulot défensif et peuvent concentrer plus de force et d’énergie pour les montées offensives et le surnombre en phase d’attaque rapide.
Cette formule sied notamment à Ali Mâaloul qui n’a plus à faire de nombreux aller-retour défense-attaque et qui peut être omniprésent dans la surface de l’adversaire pour multiplier assists et centres à la perfection dans le box et offrir bon nombre d’opportunités de but.
Cette option pour une défense renforcée dans sa charnière centrale offre la possibilité de se limiter à un milieu à un seul demi sentinelle avec un Hasamadou Ouédraogo capable à lui seul d’assumer ce rôle et de remplir la tâche de balayeur.
Elle libère, en outre, deux milieux très actifs, créatifs avec un bon jeu technique comme Mohamed Trabelsi et Travis Mutyaba pour le travail de projection vers l’avant, de pressing dans les trente mètres de l’adversaire et de création des occasions de buts.
Belwafi, l’étoile qui monte
Ce qui manque à ce système de jeu basé sur la solidité en défense, la générosité au milieu, c’est une ligne avant tranchante. En l’absence d’Omar Ben Ali pour blessure et avec un Emmanuel Ogbole en demi-teinte, heureusement qu’il y a Iyed Belwafi pour être le sauveur.
Auteur du but précieux à Béja, d’un premier but annulé contre l’ASM et d’un deuxième validé qui a ouvert le chemin d’un succès confirmé par le second but de Hasamadou Ouédraogo, cet attaquant, que Mohamed Kouki a eu tort d’ignorer au début, a pu cacher, compenser et résoudre, presque à lui seul, les difficultés et les lacunes du compartiment offensif sfaxien.
C’est pourquoi tous les efforts durant le mercato hivernal devront être axés pour faire venir un bon joueur de couloir droit pour faire équilibre avec le côté gauche bien occupé par Belwafi et un grand attaquant de pointe finisseur pour atténuer ce déficit d’efficacité devant les buts. Ce sont les conditions pour que le nouveau système de jeu préconisé par Mohamed Kouki marche à la perfection.