Cette édition rendra hommage à de grands noms disparus : Fraj Chouchen, Anouar Chaafi, Mohamed Fadhel Jaziri, Fethi Haddaoui, Ahmed Hadhek El Orf, Mohamed Ali Belhareth, Taoufik Hammami, Mokhtar Mlih, Amara Melliti, Salah El Bojini et Abir Jebali.
La Presse — Le comité directeur des Journées théâtrales de Carthage (JTC) a tenu, hier matin à la Cité de la culture, une conférence de presse pour dévoiler les grandes lignes du programme de cette 26e édition.
« Cette édition se place sous le signe : Le théâtre, une conscience et un changement. Le théâtre, le cœur battant de la rue », a déclaré Mohamed Mounir Argui, directeur artistique et président du comité d’organisation.
Dans le même esprit, le Forum international du théâtre, prévu les 24, 25 et 26 novembre, abordera le thème «L’artiste de théâtre, son temps et son œuvre». L’événement réunira des figures majeures de la scène tunisienne, parmi lesquelles Taoufik Jebali, Fadhel Jaïbi et Ezzedine Madani, aux côtés de nombreux créateurs, chercheurs et universitaires venus de divers horizons artistiques et académiques.
« Les pièces et œuvres retenues cette année reflètent nos réalités et nos préoccupations communes avec les peuples du Sud », a encore souligné Argui, annonçant notamment la participation de pays comme la Colombie et le Mexique.
Chargé de la programmation, Seifeddine Ferchichi a rappelé que « les JTC demeurent avant tout un festival arabo-africain, avec pour cœur la compétition officielle ». Celle-ci regroupera douze pièces venues de Côte d’Ivoire, Afrique du Sud, Irak, Liban, Palestine, Maroc, Jordanie, Égypte, Émirats arabes unis et Tunisie.
Deux productions tunisiennes défendront les couleurs nationales : Jacaranda, mise en scène par Nizar Saaidi (Théâtre national tunisien), et Les Fugueuses de Wafa Taboubi (Fabula Production).
Le jury international, présidé par Lassaad Ben Abdallah, comptera notamment Saade Aldaass (Koweït), Malek Laakoun (Algérie), Abdon Fortunée (Congo), Thameur Arbid (Syrie) et Imed El May (Tunisie). Il décernera les Tanit d’or, d’argent et de bronze, ainsi que les prix du meilleur texte, de la meilleure scénographie et des meilleures interprétations féminine et masculine.
Les JTC 2025 en chiffres ce sont : 12 pièces en compétition officielle, 16 productions tunisiennes hors compétition, 6 spectacles arabes et africains (Irak, Jordanie, Arabie saoudite, Sénégal, Burkina Faso, Libye), 15 pièces du Théâtre du monde (France, Tunisie, Mali, Islande, Arménie, Pologne, Italie, Russie, Belgique, Iran, Mexique, Colombie…).
7 ateliers de formation seront animés par des maîtres du théâtre international, parmi eux : Fadhel Jaïbi (mise en scène), Mohamed Moumen (critique théâtrale), Igor Yatsco (Russie – l’action comme essence du théâtre), Jamel Yakout (Égypte – improvisation), Evdokimos Tsolakidis (Grèce – masque et pouvoir), Ali Abd Nabi Zidi (Irak – écriture théâtrale) et Mihaela M. Mihut (Roumanie – De Stanislavski à Strasberg… à vous).
2 master-classes seront assurées par Igor Yatsco (Russie) et Harold David (France), tandis qu’une rencontre exceptionnelle sera consacrée à Patrice Pavis, grand théoricien français du théâtre contemporain.
Depuis 2017, la section Théâtre de liberté prolonge un engagement unique : faire entrer le théâtre dans les établissements pénitentiaires et les centres de rééducation, en partenariat avec l’Administration générale des prisons et de la rééducation.
Cette initiative permet à des détenus de présenter leurs créations sur la scène des JTC, offrant un espace d’expression, de reconnaissance et de réinsertion sociale.
L’édition 2025 rendra hommage à de grands noms disparus : Fraj Chouchen, Anouar Chaafi, Mohamed Fadhel Jaziri, Fethi Haddaoui, Ahmed Hadhek El Orf, Mohamed Ali Belhareth, Taoufik Hammami, Mokhtar Mlih, Amara Melliti, Salah El Bojini et Abir Jebali.
Des distinctions spéciales salueront également des artistes arabes et africains, tels que Latefa Ahrrare (Maroc), Imad Mohson Ali Chanfari (Sultanat d’Oman), Abdramane Kamaté (Côte d’Ivoire), ainsi que des figures tunisiennes comme Leïla Rezgui, Fethi Akkari, Ali Khemiri, Lazheri Sebii, Slim Sanhaji et Hedi Boumiza.
Seront également honorés: Yahia Fakharani (Égypte), Sylvie Dyclo-Pomos (Congo-Brazzaville), Aziza Boulabiar, Leïla Toubel, Mohamed Massoud Driss et Abdelhamid Ben Gayess, pour l’ensemble de leurs parcours artistiques.
C’est le spectacle Le Roi Lear de l’Égyptien Shady Sorour qui assurera l’ouverture de cette 26e édition des JTC le 22 novembre au Théâtre de l’Opéra, à la Cité de la Culture. Produit par le Théâtre national égyptien sous la direction de Dr Ayman Chiwi, le spectacle, qui fera sa première mondiale aux JTC, est une adaptation de l’œuvre shakespearienne marquant un grand retour sur scène du doyen du petit et du grand écran égyptien et arabe, Yahia Fakharani.
Ce dernier sera donc l’invité de la Tunisie pour présenter ce spectacle exceptionnel où il incarne l’un des personnages les plus emblématiques de la littérature universelle : le roi Lear, ce monarque qui perdit son trône pour avoir voulu mesurer l’amour à l’aune de l’héritage et peser l’affection sur la balance du pouvoir.

