Le ministre des Technologies de la Communication, Soufiene Hemissi, a alerté aujourd’hui, mercredi, sur l’aggravation de la gravité des menaces cybernétiques visant les mineurs en raison de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). Il a souligné que ces menaces commençaient à impacter la culture, la langue et la vie privée de la Tunisie en tant que pays conservateur. Cette déclaration a été faite lors d’un colloque national organisé par le ministère de l’Intérieur en collaboration avec les ministères de la Défense Nationale et des Technologies de la Communication, intitulé « La cybercriminalité à la lumière de l’intelligence artificielle et des développements technologiques modernes », qui s’est tenu à l’École Nationale de Formation des Cadres de la Sécurité Nationale et de la Police Nationale. Informations erronées et défis de l’éducation numérique
Le ministre a indiqué que les dangers de la navigation en ligne pour les mineurs ne se limitent plus à l’accès à du contenu immoral, mais incluent désormais l’inculcation à cette catégorie d’informations historiques, religieuses et civilisationnelles erronées. M. El Hemissi a affirmé que les élèves s’appuient sur des plateformes telles que « ChatGPT » comme source d’information, les considérant comme des vérités sacrées, alors qu’elles peuvent contenir des orientations fausses concernant l’histoire et la religion, ce qui pourrait affecter négativement l’éducation des enfants en
Tunisie. Il a également averti que certaines organisations mondiales sont en train de réécrire l’histoire et d’effacer des faits, pour ensuite intégrer ces informations comme des vérités établies sur les moteurs de recherche et les conversations numériques. Appels à la coordination et à la protection des mineurs Le ministre a appelé tous les ministères à s’unir pour protéger la jeunesse contre ces dangers, notant que le temps moyen de navigation en ligne pour les mineurs âgés de 12 à 16 ans atteint 8 heures par jour, un chiffre qu’il a qualifié d’inquiétant. De son côté, l’expert international en cybersécurité, Mohamed Hamdi, a souligné que l’aggravation de la cybercriminalité contre les catégories vulnérables en Tunisie, en particulier les mineurs, est due au manque de sensibilisation à ce phénomène, appelant à l’organisation de campagnes de sensibilisation sur les violations et les méthodes de prévention. M. Hamdi a indiqué que la sécurisation des comptes par des mots de passe n’est plus suffisante, exhortant à l’utilisation d’applications supplémentaires pour protéger les pages personnelles et à la réduction de la publication de vidéos et de photos privées pour limiter les opportunités de fabrication de contenu via l’intelligence artificielle. Il a également mis en garde contre le fait que les opérations d’extorsion de mineurs par la fabrication de vidéos ou de photos sont désormais accessibles même aux enfants et ne nécessitent plus une grande expertise, ce qui augmente la gravité des menaces numériques actuelles.