Lutte nationale contre la spéculation : Poursuivre les spéculateurs en justice
Fidèle à son approche de gestion des grands dossiers de développement, le Président Kaïs Saïed persévère dans sa lutte contre la spéculation et engage la justice à assumer pleinement sa mission, celle de sanctionner les contrevenants, à la mesure de leurs méfaits. Pour que règne, enfin, le sentiment que l’impunité vit ses derniers jours.
La Presse — Comment expliquer la différence monumentale entre les prix des viandes rouges pratiqués par la Société Ellouhoum et ceux des boucheries privées ? Que faut-il faire pour que les pommes de terre écoulées par les agriculteurs dans les marchés de gros, pas uniquement à Bir El Kassaâ, à des prix à la portée des bourses moyennes parviennent aux consommateurs à des prix raisonnables et ne prennent pas, de Bir El Kassaâ jusqu’à l’Ariana ou Sidi El Bahri, une ascension astronomique ?
Est-il acceptable que les figues de Barbarie (Soltane El Ghalla) se vendent, aujourd’hui, à 1.500 millimes les quatre, alors qu’auparavant on acquérait un seau chargé de figues de Thala à 500 millimes ?
Toutes ces questions se posent quotidiennement aux Tunisiens et aux Tunisiennes qui n’y trouvent généralement aucune réponse convaincante. Sauf que du côté du Palais de Carthage, la questions est considérée comme une priorité absolue et le Président de la République ne manque aucune opportunité pour souligner et renouveler son engagement à ce que les spéculateurs, les corrupteurs et aussi les corrompus ne passent plus, c’est-à-dire n’imposent plus leurs prix aux consommateurs, faute d’absence d’alternative dans la mesure où les circuits de distribution pâtissent toujours de la mainmise de ces mêmes spéculateurs.
Le Président Kaïs Saïed ne lâche pas prise et demeure intraitable sur la nécessité absolue pour le gouvernement de poursuivre en justice les contrevenants, dont en premier lieu les concessionnaires dans les marchés de gros qui se comportent en maîtres absolus du marché et non en régulateurs des prix.
Mais en faiseurs des prix qu’ils veulent, à la base de fausses factures qu’on s’ingénie à proposer aux contrôleurs relevant du ministère du Commerce dont le nombre est jugé très réduit et impossible à couvrir tous les marchés municipaux ou hebdomadaires. Sans oublier les grandes surfaces qui pratiquent, elles aussi, les prix qui les arrangent faisant fi des possibilités financières des Tunisiens qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts même si dans une famille, la mère et le père sont fonctionnaires.
Avec le décret-loi promulgué par le Chef de l’Etat instituant des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 10 ans à l’encontre des spéculateurs, on a cru que la situation allait se décanter et que «les requins qui écument le marché» allaient battre en retraite au moins pendant la période de la rentrée scolaire et universitaire.
Malheureusement, il n’en fut rien, et le Chef de l’Etat s’est retrouvé dans l’obligation d’exhorter de nouveau la Cheffe du gouvernement, les ministres de l’Intérieur, du Commerce, de la Justice et des Finances à assumer pleinement leurs responsabilités en mettant un terme définitif à la culture de la spéculation et à la poursuite par-devant la justice des spéculateurs et des corrupteurs qui doivent répondre de leurs méfaits.
D’ailleurs, l’arrestation de plusieurs concessionnaires (habbata) qui attendent d’être jugés montre que la machine s’est déjà mise en branle, en application des directives du Président de la République. Et ceux qui ont pris l’habitude de mettre en doute les décisions présidentielles se doivent de reconnaître publiquement qu’ils ont fait des calculs qui se sont avérés faux. Tout simplement parce qu’ils n’ont pas réussi à accéder à la nouvelle culture militante fondant l’action gouvernementale.
Celle de voir tous les contrevenants payer un jour ou l’autre. Et même si la justice tarde à les sanctionner, il ne faut, en aucun cas, qu’ils y échappent et croient que l’ère de l’impunité est de retour.
D’ailleurs, les Tunisiens se sont, petit à petit, habitués au style de gouvernance appliqué par le Président où tous les dossiers sont traités sur un pied d’égalité où il n’existe pas de calendrier. Dans la mesure où dans le programme présidentiel, toutes les préoccupations populaires se valent et on ne peut, en aucune manière, privilégier la résolution du problème des titulaires de doctorat au chômage, à titre d’exemple, aux dépens de celui des salles de classe qui menacent ruine à Oued Essbaïhia (Zaghouan) ou de celui des salles de sport couvertes qui ne résistent plus à une petite intempérie.