Alors que l’année 2025 s’achève, le Métro Léger de Tunis est au plus mal entre pannes fréquentes, parc vieillissant et accidents qui mettent en péril la sécurité des usagers. Le branle-bas ne peut plus durer et des solutions fermes doivent être apportées.
La Presse — Il a suffi d’un événement, en l’occurrence une collision entre deux métros lundi 20 octobre 2025 pour remettre sur la table la question de la sécurité des usagers du transport public. C’est que l’on ne compte plus les incidents en tout genre que ce soit sur ligne de métro ou de bus, même si ces derniers ont été rénovés en grande partie par la Société des transports de Tunis, Transtu.
La menace qui persiste sur la sécurité des usagers en Tunisie dans le transport public, notamment dans le métro avec les pannes et les accidents répétés, qui causent des blessés nécessite de trouver des solutions urgentes et opérationnelles.
Pannes fréquentes
La sécurité des usagers du transport public en Tunisie est une nouvelle fois mise en question, suite à la collision spectaculaire survenue lundi 20 octobre entre deux rames de métro des lignes 3 et 5, au niveau de la station Meftah Saadallah (ou Erromana, selon les sources). Si, miraculeusement, l’accident n’a pas causé de pertes en vies humaines, il a tout de même fait plusieurs blessés, dont un agent de la Société des transports de Tunis qui a subi une double fracture.
Ce sinistre a de nouveau mis en lumière l’état de vétusté et les failles de sécurité du réseau. Cet événement, sur lequel une commission d’enquête spécialisée de la Transtu et du ministère des Transports a été dépêchée, n’est que le dernier d’une longue série de pannes, d’incidents et de dégradations qui perturbent le quotidien des Tunisiens. Les témoignages font état de bruits violents et d’arrêts brusques, semant la panique parmi les passagers.
Persistance des menaces
Le transport public, et notamment le métro léger qui assure une part essentielle de la mobilité dans le Grand Tunis, est confronté à un double défi. La vétusté des infrastructures et du matériel roulant, car une grande partie du réseau de métro est en service depuis des décennies. Les pannes récurrentes, les arrêts inopinés et les défaillances techniques sont le lot quotidien des voyageurs, affectant la ponctualité et, plus grave encore, la sécurité.
Les actes de vandalisme et d’incivilité s’ajoutent au sombre décor. Outre les problèmes techniques, le réseau est régulièrement la cible de jets de pierres, de dégradations et, dans certains cas, de tentatives de sabotage qui engagent directement la sécurité des usagers.
Pour les millions d’usagers qui n’ont d’autre choix que d’emprunter ces lignes, la situation est devenue insoutenable, transformant chaque trajet en source d’inquiétude. Il y a des solutions envisageables à apporter. Face à cette menace persistante, des actions concrètes et immédiates doivent être mises en œuvre pour restaurer la confiance et garantir la sécurité des passagers.
Modernisation et maintenance accélérées
Un plan de veille doit être déployé pour la rénovation des infrastructures comme les voies de parcours du métro, la signalisation routière et le renouvellement des rames de métro les plus anciennes. Il est indispensable de renforcer les équipes de maintenance pour des vérifications plus fréquentes et approfondies.
Le renforcement des systèmes de sécurité est possible, à condition d’y mettre les moyens humains et techniques. L’enquête sur la collision de lundi derneir doit déterminer si une défaillance de la signalisation ou du système de contrôle de la circulation est en cause. Des investissements dans des technologies modernes de signalisation et de contrôle du trafic sont cruciaux pour prévenir les erreurs humaines et les collisions.
L’amélioration de la surveillance et de la sécurité humaine est un objectif atteignable. Il s’agit d’augmenter la présence d’agents de sécurité dans les rames et les stations, notamment aux heures de pointe, et étendre le système de vidéoprotection pour dissuader le vandalisme et les comportements à risque.
La transparence et la responsabilité des agents doivent être déterminées. La Transtu doit faire preuve d’une plus grande transparence concernant les résultats des enquêtes sur les accidents et les pannes. L’établissement clair des responsabilités est nécessaire pour corriger les dysfonctionnements structurels et garantir une meilleure gestion du service.
La sensibilisation du public passe après le lancement de campagnes nationales, notamment auprès des jeunes, sur le respect du bien public et les conséquences des actes de vandalisme sur la vie des citoyens.
L’accident du 20 octobre 2025 est un signal d’alarme que les autorités ne peuvent plus ignorer. La sécurité et la dignité des usagers du transport public ne sont pas un luxe, mais un droit fondamental qui exige des décisions fortes et des investissements soutenus. L’avenir du Grand Tunis et le bien-être de ses habitants en dépendent.