Commentaire : Mairie de New York : le musulman Zohran Mamdani croque la Grosse Pomme !
Un social-démocrate musulman d’origine indienne à la tête de New York : qui l’eut cru ? Au terme d’une soirée d’élections locales cauchemardesque pour Donald Trump, essayant plusieurs revers, la nouvelle étoile montante de l’establishment démocrate au pays de l’Oncle Sam et farouche opposant de l’actuel locataire de la Maison-Blanche a largement damé le pion à son principal adversaire, l’ancien gouverneur de l’Etat, le centriste Andrew Cuomo, et le républicain Curtis Sliwa, selon plusieurs médias américains après les premiers décomptes de voix.
Né en Ouganda dans une famille d’intellectuels d’origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, ce trentenaire — Zohran Mamdani (34 ans) — deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.
Entre les cris de joie et les larmes de ses partisans rassemblés dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn, la victoire de cet élu du Queens à l’Assemblée de l’État de New York et rappeur à ses heures perdues — très populaire auprès des jeunes et des laissés-pour-compte — fut acclamée avec la même note d’espoir qui a accompagné l’élection de Barack Hussein Obama lors de la présidentielle de 2008 contre le républicain John McCain avec 52,9% des voix et 365 grands électeurs pour devenir le premier président de couleur.
«En cette période d’obscurité politique, New York sera la lumière», a déclaré le jeune élu à ses supporters, ajoutant que la ville mondiale — New York — pouvait «montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre».
Et la réaction de Donald Trump ne s’est pas fait attendre face au triomphe de sa nouvelle bête noire.
Dans un message publié sur son réseau Truth Social, le président a ironisé pour banaliser la débâcle électorale républicaine suite à la victoire de la démocrate Mikie Sherrill contre l’homme d’affaires républicain Jack Ciattarelli dans l’Etat du New Jersey et l’élection en Virginie de la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears. Le président des États-Unis a cité des «sondeurs » anonymes et affirmant que les défaites étaient dues au «shutdown» — la paralysie budgétaire — et surtout au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.
Il est à rappeler que le magnat de l’immobilier avait déjà appelé, tôt dans la journée, les électeurs juifs new-yorkais à voter contre le «communiste» et le «musulman progressiste», militant de la cause palestinienne.
Et la réponse de Zohran Mamdani dans son discours de victoire fut limpide et claire comme l’eau de roche, en s’engagent à «bâtir une mairie qui (…) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l’antisémitisme».
Faisant de la lutte contre la vie chère son cheval de bataille et défendant une ville «au service de ses habitants», parlant de logements abordables, de transports publics gratuits et de services universels de garde d’enfants, des propositions qu’il compte notamment financer en augmentant l’impôt sur les revenus des résidents les plus riches et des entreprises, Zohran Mamdani se démarque, également, de la classe politique américaine par son soutien á la cause palestinienne comme en témoigne sa ferme condamnation du «génocide» à Gaza, en ralliant des électeurs juifs libéraux.
D’ailleurs, deux jours après avoir gagné la primaire démocrate à la mairie de New York, en juin dernier, ce Robin des Bois des temps modernes s’est retrouvé avec Mahmoud Khalil — un militant pro-palestinien connu pour son rôle dans les mobilisations propalestiniennes à Columbia University et l’un des premiers activistes à avoir été arrêtés et détenus par les services d’immigration (ICE) — sur scène lors d’un rassemblement bondé dans le quartier du Queens.
Signe de l’engouement populaire pour le scrutin dans le «Big Apple» (Grosse Pomme), avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d’électeurs new-yorkais s’étaient rendus aux urnes, soit la plus importante participation depuis près de 60 ans.
Last but not least, les Californiens ont approuvé, avant-hier, un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des Démocrates, qui aspirent à compenser ce qu’ont fait au Texas les Républicains sous la pression d’un Donald Trump.
Assurément, les élections de mi-mandat de 2026 s’annoncent plus que périlleuses pour le chef de la nation «Maga» («Make America Great Again»). Ça promet !