Colloque : Art et design : Entre diversité et complémentarité

Un bon nombre d’intervenants spécialistes dans le domaine des arts plastiques et du design, qui ont interrogé les liens entre le design et les arts plastiques et identifié les problématiques qui créent les espaces de dialogue entre les deux secteurs, divergent. 

La Presse — Organisé par l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis (Isbat), le colloque international « art et design : territoires partagés, résonances tensions», tenu le 12 novembre à l’Isbat et qui se poursuivra jusqu’à aujourd’hui samedi, a réuni un bon nombre d’intervenants spécialistes dans le domaine des arts plastiques et du design, qui ont interrogé les liens entre le design et les arts plastiques et identifié les problématiques qui créent les espaces de dialogue entre les deux secteurs, divergent. 

Après les allocutions d’ouverture présentées par Slim Driss, président de l’université de Tunis, et Moez Safta, directeur de l’Isbat, ce dernier, également professeur en théorie de l’art, a mis l’accent dans son intervention intitulée : «Je t’aime, moi non plus : dialogues, tensions et convergence entre arts plastiques et design en Tunisie» sur l’évolution de ces disciplines qui s’inscrivent dans une perspective plus globale entre art et création.

Le premier axe de la première séance, présidée par Moufida Ghodhbane, professeur de l’enseignement supérieur à l’université de Tunis, s’est penché sur les « Oeuvres nouvelles entre innovation et créativité. Jeanne Mainetti, maîtresse de conférences à l’université de Nîmes en France, a abordé la question à travers l’angle de la scénographie, « Cultiver la scénographie vivante : de la cellulose bactérienne de kombucha au plateau hybride art-design », s’est attardée sur cette question en faisant apparaître les liens entre deux domaines en apparence divergents.

Dans le même registre, Ammar Azzouzi, professeur de l’enseignement supérieur, dans sa communication « Entre art et design : vers une poétique de l’hybridité créative » a apporté un éclairage sur les rapports entre les deux disciplines et les apports réciproques entre eux.

Pour sa part, Asma Abassi, maître-assistante à l’université de Tunis, s’est intéressée à cette question en s’appuyant sur un exemple bien précis : « El Mahfel ou la fabrique d’une esthétique de l’hybridité » pour montrer qu’un dialogue peut s’instaurer entre l’art et le design et que la jonction entre les deux est possible voire souhaitable.

Au cours de la deuxième séance présidée par Meriem Gargouri, maîtresse de conférences à l’université de Sfax, Imène Bouziri, maître-assistante à l’université de La Manouba, a évoqué la conceptualisation et la matérialisation de l’art du design ainsi que la relation entre artiste et designer, en mettant en relief la valorisation du savoir-faire artisanal.

Hanen Hattab, maître-assistante à l’université de Sousse, a rappelé qu’il existe une interface de partage des idées et d’univers entre les deux domaines.  Hana Chebbi, maître-assistante à l’université de Kairouan, a exposé son expérience dans son intervention portant sur : « Plateforme de matchmaking Co-craftSpace : design des relations entre designers, artistes et artisans », l’intérêt d’une plateforme qui peut faciliter le travail entre les différents métiers de designer, artistes et artisans.

Hela Ammous, enseignante à l’université de Carthage, a traité dans son exposé intitulé « Quand le ciseau devient pinceau : une hybridation entre art et design » du passage de la difficulté au design à partir d’un fragment de tissu et spécialement le foulard tunisien à l’origine porté par des citadines et qui est devenu par la suite le symbole de la femme ouvrière dans les champs.

Wissem Ben Chikha, docteur et enseignant à l’université de Kairouan, dans sa contribution « Kerkennah, espace de convergence entre art et design », a mis l’accent sur la « Drina », outil de pêche de l’île de Kerkennah, qui fait partie du patrimoine immatériel de la région et la mémoire de la région qui s’inscrit dans le patrimoine national et international.

Lors de la troisième séance présidée par Sami Ben Ameur, artiste plasticien et professeur émérite à l’université de Tunis, Sawssen Mili, maître-assistante à l’université de Tunis, a fait part dans sa contribution « Hybridation artistique et design fonctionnel : territoires partagés et questionnements autour du design-céramique multifonctionnel contemporain tunisien », a partagé son expérience sur la céramique comme élément fonctionnel mais aussi artistique.

Saber Sahraoui, maître-assistant à l’université de Tunis, s’est intéressé dans « Interactivité entre art et design : expérience du designer Boujemaâ Belaîfa dans le design des bijoux » des modes de fabrication et de la mise en perspectives des méthodes pouvant être proches entre art et design.

Dans le même registre, Hela Miled, maître-assistante à l’université de Tunis  s’est interrogée  dans son intervention « Performativité vestimentaire, esthétique et narration identitaire hybride : une lecture des politiques du vêtement chez Née » sur le vêtement comme signe identitaire et contestataire mais aussi comme espace de liberté.