Ibrahim Debbache, Président de la chambre nationale des constructeurs et des concessionnaires automobiles, a souligné que la chambre soutient toute initiative de baisse des prix des voitures, à travers le nouveau privilège fiscal pour résidents et le dispositif déjà existant pour la diaspora tunisienne (FCR). Selon lui, ces mesures visent à faciliter l’accès à la voiture pour la classe moyenne et à relancer un marché affecté par des déséquilibres fiscaux depuis 2018.
Ibrahim Debbache a affirmé que la chambre soutient les mesures de la loi de finances 2025 visant à réduire la pression fiscale sur les véhicules, citant notamment le « nouveau FCR » pour les résidents tunisiens et le FCR classique pour la diaspora tunisienne.
Il a expliqué que le « nouveau FCR » pour résidents permettra aux catégories sociales définies par la loi de finances d’acquérir une voiture neuve chez le concessionnaire avec une fiscalité n’excédant pas 17 %, sous réserve que leur revenu ne dépasse pas 14 fois le SMIG pour un couple et 10 fois pour un adulte seul. Ce privilège est destiné à renforcer l’accès des classes moyennes à la voiture.
Le FCR pour la diaspora tunisienne à l’étranger, déjà en vigueur, représente environ 32 % du marché automobile et a été étendu pour inclure les véhicules âgés jusqu’à cinq ans, contre trois ans précédemment. Ce dispositif permet aux membres de la diaspora de bénéficier d’un allègement fiscal significatif à l’importation.
Ibrahim Debbache a rappelé que le marché tunisien ne peut absorber la demande actuelle, estimée entre 70 000 et 80 000 voitures par an, alors que l’offre annuelle est limitée à environ 54 000 véhicules, incluant la part des voitures populaires. Il a appelé à un alignement fiscal entre les voitures populaires et les autres catégories, afin d’élargir le choix pour le consommateur et faciliter l’accès à la voiture pour la classe moyenne.
Concernant les voitures d’occasion, le président de la chambre a exprimé des réserves sur leur intégration dans le nouveau FCR pour résidents, citant le manque de flexibilité procédurale pour les citoyens et les risques de vieillissement du parc automobile, actuellement composé à 50 % de véhicules de plus de 15 ans. Il a en outre noté que l’importation de voitures d’occasion pourrait contredire les objectifs de l’État en matière de transition énergétique, notamment la promotion des véhicules électriques et hybrides rechargeables.
Ibrahim Debbache a précisé qu’environ 80 % des voitures importées via le FCR pour la diaspora ont plus de quatre ans et que le dernier amendement a porté l’âge maximal des véhicules importés de trois à cinq ans, avec des restrictions procédurales pour limiter les abus. Il a salué l’orientation de l’État vers la promotion des voitures électriques et hybrides, prévoyant une baisse progressive de leur prix au cours des prochaines années.
Sur un autre plan, il a insisté sur le soutien à l’industrie locale de l’assemblage automobile. Après une phase d’expansion dépassant dix usines, le secteur a été fragilisé par la suppression des exonérations sur les composants et l’application de la TVA et de la taxe sur la consommation sur l’assemblage, entraînant la fermeture de plusieurs usines. Ibrahim Debbache a appelé à revoir ces mesures pour permettre au secteur de se développer, augmenter la valeur ajoutée nationale et faire de la Tunisie un pôle régional de fabrication automobile, avec de larges opportunités d’exportation vers l’Europe et l’Afrique.