Trouver l’équilibre entre croissance économique et consommation d’énergie
Parmi les évidences à prendre en compte, en Tunisie, l’énergie occupe une place importante au vu de son poids dans l’économie nationale associé au niveau de la production d’hydrocarbures qui a considérablement baissé en plus de la lenteur de la mise en exploitation des champs en cours de développement, due essentiellement aux agissements de certains lobbies.
Pour pallier cette situation, les autorités prônent, entre autres, le recours aux énergies nouvelles et renouvelables, d’où la récente réunion, tenue sous la présidence de la Cheffe du gouvernement, qui a permis d’approuver la réalisation d’un important projet de production d’électricité à partir de l’énergie éolienne dans le gouvernorat de Zaghouan d’une capacité de 77,25 mégawatts (MW).
Il s’agit d’un projet bénéfique à triple titre, économique, social et environnemental dans le sens où il devrait générer une production annuelle de l’ordre de 290 gigawattheures et permettre, ainsi, une économie substantielle des importations de pétrole et de gaz, soit l’équivalent de pas moins de trente millions de dinars.
D’autres économies seront réalisées après la mise en place de deux autres projets de production d’électricité à partir de l’énergie solaire dont regorge notre pays, confirmant la vision stratégique de la Tunisie en vue d’assurer entre 30 et 35% du mix énergétique d’ici à 2030.
En effet, l’essentiel est de parvenir à l’objectif consistant à réduire au minimum la dépendance aux énergies fossiles importées et coûteuses, d’où la multiplication des appels d’offres pour la réalisation des projets énergétiques dont ceux portant sur l’hydrogène vert aux côtés de ceux éoliens et solaires grâce au soutien d’investisseurs privés et à des partenariats internationaux.
Ainsi, l’Etat est appelé à consolider ses orientations par le développement de son indépendance énergétique qui se traduirait par une diminution concrète de la vulnérabilité face aux envolées périodiques des prix dues aux aléas des crises politiques et des conflits armés.
En tout état de cause, la Tunisie est appelée à résoudre l’équation consistant à trouver l’équilibre entre la croissance économique et la forte consommation d’énergie dans la mesure où il faut confirmer les données tunisiennes voulant que l’augmentation de la production ne signifie nullement une hausse de la consommation d’énergie.
Cela nous conduit à dire que la transition énergétique progressive est envisageable en Tunisie sans craindre des retombées négatives immédiates sur sa croissance, mais une vigilance est à observer quant aux effets à moyen et long terme.
Cette nouvelle équation est justifiée par la structure de l’économie tunisienne marquée par une évolution du secteur des services et de l’économie du savoir qui ont pris le relais d’une industrie plus lourde et plus énergivore.