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Culture

Chroniques de la Byrsa : Sur le podium de l’abolition de l’esclavagisme

  • 28 décembre 19:15
  • 3 min de lecture
Chroniques de la Byrsa : Sur le podium de l’abolition de l’esclavagisme

La Presse Dans un peu moins d’un mois, le 23 janvier prochain pour être plus précis, on célébrera le 120e anniversaire de la promulgation du décret beylical abolissant l’esclavage sur tout le territoire tunisien. Cette disposition est venue confirmer et compléter un processus qui avait été engagé cinq ans auparavant, dès le 29 avril 1841 par des mesures progressives qui stipulaient l’interdiction de la vente de personnes ainsi que l’octroi du statut d’enfants libres aux enfants nés de parents assujettis et la fermeture du marché aux esclaves.

Il est important de signaler ici l’engagement actif dans ce virage sans précédent dans le monde arabo-musulman du bey Ahmed 1°, lui-même fils d’une esclave et monarque éclairé qui avait de grandes ambitions modernistes pour son pays, ainsi que la totale adhésion de dignitaires religieux de premier plan, tels que l’illustre bach-mufti Ibrahim er-Riahi.

Le 28 mai 1890, le dispositif émancipateur est complété par des mesures coercitives à l’encontre des récalcitrants qui continuaient à pratiquer l’esclavage, notamment dans le sud, en les astreignant à des sanctions pécuniaires et même corporelles (peines d’emprisonnement).

La « petite » Tunisie prit la deuxième place sur le podium 

qui aligne également le Royaume-Uni 

en première position et la France en troisième.

L’événement était considérable. Après quelques tâtonnements en matière d’abolition définitive de l’esclavage, la France finit par proclamer la réforme après avoir dû concéder au Royaume-Uni, en 1833, de devenir le premier pays à avoir franchi ce pas. Puis, la « petite » Tunisie prit la deuxième place sur le podium qui comprenait également la France, mais en troisième position, en 1848 !

A chaque fois que je suis amené à conduire des amis tunisiens ou étrangers à faire le tour de la médina de Tunis, je fais toujours le détour de la placette du souk el-Berka, ancien marché aux esclaves. C’est pour leur rappeler, non sans fierté, cet épisode marquant de l’histoire du pays et que les Etats-Unis, après avoir proclamé l’abolition de l’esclavage en 1860, ont envoyé une délégation parlementaire à Tunis pour s’instruire sur les conditions dans lesquelles cette opération s’y est effectuée et s’inspirer de son modèle. 

Notre pays, aujourd’hui à l’unisson, s’investit corps et âme dans la compétition à laquelle se livre l’équipe nationale de football  pour se distinguer dans la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) avec l’ambition d’avoir une place sur le podium des lauréats à la clôture du tournoi. Pour quelle raison ? En tout premier lieu pour promouvoir son image de marque sur la scène internationale.

Un surcroît de prestige à cette échelle se traduit par des retombées bénéfiques à tous les niveaux, en particulier économiques. Mais si, dans d’autres domaines que le sport, il n’y a pas de compétition à proprement parler, la primauté ou, à tout le moins, la position avancée dans d’autres champs de l’activité sociale peut rapporter autant de bénéfices, voire plus, et de manière plus durable.

Le tout est de savoir valoriser sa production.

Post scriptum : Après quelques semaines de repos, notre chronique reprend du service, merci de votre compréhension et de votre fidélité.

Auteur

Tahar Ayachi