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Editorial

Drogue : sauver l’enfance, sauver la nation

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  • 28 décembre 08:18
  • 3 min de lecture
Drogue : sauver l’enfance, sauver la nation

IL est des fléaux qui avancent sans bruit, s’infiltrent dans les interstices du quotidien et frappent là où la société est la plus vulnérable : l’enfance et l’adolescence.

La drogue est de ceux-là. Elle ne détruit pas seulement des corps, elle fracture des destins, abîme des familles et hypothèque l’avenir collectif.

L’annonce du lancement d’un plan national de prévention des drogues chez les enfants et les adolescents ne relève donc pas d’une simple mesure administrative : elle marque une prise de conscience tardive mais salutaire face à une menace qui gagne du terrain.

Car la drogue n’est plus cantonnée aux marges. Elle rôde aux abords des écoles, infiltre les réseaux sociaux, se banalise dans les discours et se camoufle derrière de fausses promesses d’évasion ou de rébellion.

Nos enfants y sont exposés de plus en plus tôt, souvent désarmés, parfois abandonnés à eux-mêmes dans un monde saturé de sollicitations toxiques. Face à cette réalité brutale, la prévention n’est pas un luxe : elle est un devoir national.

Ainsi, le plan annoncé par le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées se distingue par son choix assumé de la prévention comme ligne de front.

Prévenir, c’est agir avant que le piège ne se referme, avant que l’addiction ne s’installe, avant que l’irréparable ne survienne.

C’est parler d’une seule voix, avec des messages clairs, cohérents et audibles, capables de toucher les jeunes sans les stigmatiser et sans les effrayer inutilement. L’unité du discours n’est pas un détail technique : elle est la condition même de l’efficacité.

Mais aucun plan, aussi ambitieux soit-il, ne saurait réussir sans l’implication active de la société tout entière. La famille demeure la première ligne de défense, ce rempart fragile mais essentiel où se forgent les repères, la confiance et la vigilance.

L’école, les médias, les associations, les professionnels de la santé, les chercheurs et les éducateurs doivent former une chaîne ininterrompue de protection. Briser un seul maillon, c’est exposer nos enfants au danger.

Protéger nos enfants, c’est refuser que la Tunisie de demain soit construite sur des vies abîmées et des espoirs brisés.

C’est pour cela que ce plan national ne doit pas être une déclaration de bonnes intentions, mais un engagement durable, mesurable et courageux. Attendons l’action sur le terrain.

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Auteur

Salem Trabelsi