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Editorial

Le défi de la souveraineté productive

  • 30 décembre 17:00
  • 3 min de lecture
Le défi de la souveraineté productive

LA question de la souveraineté productive est en train de revenir d’une manière assez appuyée dans la totalité, ou presque, des discours  aussi bien économiques que politiques.

C’est que les nouvelles perturbations géopolitiques et commerciales, associées au problème  de la sécurité alimentaire, ont changé, sérieusement, la donne et ont fini par approfondir le sentiment d’incertitude, pour ne pas dire d’inquiétude.

 Notre pays, concerné par cette nouvelle réalité et conscient de ses enjeux, a commencé à entreprendre les dispositions nécessaires pour éviter toute mauvaise surprise. Mais on est encore au début du parcours.

C’est pour cette raison que la souveraineté productive doit être placée, désormais, au cœur de nos priorités stratégiques. Car c’est seulement ainsi qu’on peut  espérer prétendre réellement à une croissance résiliente et durable.

Cet objectif est d’autant plus irréversible que cette souveraineté a toujours prouvé sa capacité à réduire les dépendances de l’extérieur, sécuriser davantage nos approvisionnements grâce, notamment, à un meilleur accès aux ressources stratégiques, telles que l’énergie, l’alimentation ou encore les technologies et l’innovation, et réactiver le marché de l’emploi.

Elle a aussi cette particularité de renforcer le potentiel économique, constituer un rempart infranchissable face aux chocs, accélérer le rythme de création de richesses et créer un environnement social stabilisé et inclusif.

Mais ce qui est encore plus important certainement, c’est l’enjeu social de la souveraineté productive. Toutes les expériences confirment, en effet, que toute productivité soutenue constitue un élément fondamental pour l’instauration d’un modèle de développement socioéconomique viable et performant.

Les experts économiques estiment, également, que ce facteur permet la création « d’un cercle vertueux ». Car la relocalisation des matières stratégiques aide à générer des emplois stables et qualifiés, renforcer l’autonomie en cas de crise, et sécuriser l’approvisionnement.

Sans parler de ce pouvoir d’assurer une répartition équitable des richesses. Autant de facteurs qui s’inscrivent au cœur même de la stratégie de développement nationale prônée par le Président de la République.                          

On reconnaît toutefois que l’enjeu n’est, certainement, pas de tout repos. Il est plutôt complexe et délicat. Il  nécessite un environnement économique favorable, offrant des filières innovantes. On convient, en effet, que la souveraineté productive implique, forcément, des défis structurants.

Il s’agit surtout de contenir et surmonter les dépendances mondiales, à travers la garantie d’une offre locale concurrentielle, relocaliser intelligemment nos industries stratégiques, et leur assurer un bon volume technologique. 

Mais le plus difficile serait, de toute évidence, de trouver les ressources financières nécessaires pour bien conduire cette orientation. Le coût d’investissement de tels programmes est, généralement, très élevé.

Une exigence sérieuse qui nécessite une approche de financement combinée, qui implique, en plus des engagements financiers publics, d’autres acteurs. On pense, surtout, au secteur bancaire et financier ou encore aux fonds spéciaux, notamment régionaux et internationaux.

Auteur

Anis SOUADI