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Société

Consommation : Lait et sucre en bonne voie

  • 20 septembre 17:50
  • 5 min de lecture
Consommation : Lait et sucre en bonne voie

Pourquoi nier que la campagne soutenue pour pousser les pontes de la spéculation, de la malversation et de la manipulation dans leurs derniers retranchements est porteuse d’espoir ? L’espoir de se défaire de ce fléau qui a si longtemps mis à mal le consommateur.

Au point de faire d’un certain nombre de marchandises des produits hors de portée du consommateur lambda.

La Presse — Nous nous préparons à entrer en période de basse lactation, si nous n’y sommes pas déjà.

La production de lait sera forcément en baisse. Et cette période a toujours été une occasion de créer un certain  affolement au niveau du  marché. Avec la rentrée scolaire, la consommation de lait et des laitages  augmente  automatiquement. D’ailleurs, c’est l’occasion de le dire à l’adresse des parents, consommer du lait ou du yaourt vaut beaucoup mieux pour les enfants que ces «jus» à base d’eau, d’arômes et de  colorants, qui ne sont d’aucune utilité pour leur constitution. Et en plus, ils coûtent horriblement cher.

Il faudrait reconnaître que jusque-là, le marché a bien tenu le coup. Les périodes où le lait a toujours connu une hausse de la consommation ont été couvertes sans coup férir.

Le lait était partout. Même exposé en plein soleil sur les trottoirs en attendant d’être emmagasiné.

En principe, les autorités compétentes ont pris la précaution et, comme dans tous les pays du monde, assuré un stock de régulation qui tourne autour de 20 millions de litres. En comptant la production régulière, cela suffira largement à couvrir ce dont nous aurons besoin.

Durant les mois à venir, la consommation montera immanquablement  en flèche, notamment à l’occasion du mois de Ramadan.

Deux facteurs importants

Ce mois saint, du point de vue astrologique (calendrier lunaire), le Ramadan 2026 est prévu pour commencer le soir du mardi 17 février 2026 pour se terminer autour du 19 mars 2026. La date exacte peut varier légèrement en fonction de l’observation du croissant de lune, qui détermine le début de chaque mois du calendrier islamique.

Deux facteurs cette année sont de première importance. Le premier, c’est qu’on ne manquera pas de fourrage. Et si dans le cas où nous connaîtrions une année aussi pluvieuse que la précédente, cela ne fera que conforter les prévisions.

La seconde, l’entrée en production de l’usine de Sidi Bou Ali qui a été récupérée et dont l’apport répondra certainement aux besoins stratégiques du pays, pour ce qui concerne la production des laitages, dont le yaourt et certaines spécialités, dont les prix se sont envolés en chœur, au point d’en faire des produits hors de portée pour des familles modestes.

Tout cela pour dire qu’un secteur aussi important que le lait a été retiré  des mains de la spéculation. A la condition de suivre ce produit à la trace comme dit précédemment. Cela fera moins de pression pour le consommateur.

L’autosuffisance en sucre possible

Reste le secteur du sucre que nous sommes assurément en mesure de reprendre sérieusement en main, tout en assurant une possibilité d’en faire un produit d’exportation. Le sucre  est demandé partout dans le monde.

Tout tiendra  bien sûr  dans la mise en application des prévisions prévues pour remettre en production continue les unités sucrières, avec l’emblavement de surfaces assez importantes de betterave à sucre. Un produit aussi stratégique que le sucre est en mesure de couvrir les besoins du pays et beaucoup plus.

Ce retour vers la culture de la betterave sucrière  s’inscrit d’ailleurs dans une volonté de diversification des cultures. C’est aussi un moyen de faire face aux défis d’assurer la sécurité alimentaire, d’éviter les importations de sucre, de valoriset des terres et, pourquoi pas, d’exploiter la possibilité de créer de nouveaux marchés..

La direction de l’usine de betterave sucrière de Ben Béchir, dans la délégation de Jendouba-Nord, a d’ailleurs commencé la distribution des contrats de production destinés aux agriculteurs souhaitant cultiver de la betterave sucrière pour la saison agricole 2025-2026.

Selon les deux responsables, l’usine, à l’arrêt depuis deux ans, a redémarré ses activités après l’engagement du ministère de l’Agriculture de fournir de l’eau d’irrigation à environ 3.800 ha. Parmi ceux-ci, 3 000 hectares se trouvent dans le gouvernorat de Jendouba, le reste étant réparti dans d’autres gouvernorats comme Béja, Bizerte et Le Kef.

Le ministère s’est également engagé à verser les créances de l’entreprise, lui permettant ainsi de surmonter ses difficultés financières. Ce retour s’inscrit dans une dynamique de diversification des cultures et de recherche de solutions durables face aux défis de la sécurité alimentaire, de la dépendance aux importations de sucre et de la valorisation des terres marginales.

L’Algérie voisine a emblavé des milliers d’hectares en plein désert et a déjà enregistré des commandes d’exportation. Rien ne nous empêche  d’en faire autant, en exploitant l’eau souterraine des   puits en profondeur, tel que nous le faisons pour les dattes Deglet Nour.

C’est dire qu’il n’y a pas d’excuses pour assurer notre autosuffisance en sucre, en attendant la reprise en main d’autres secteurs, dans lesquels le pays trouvera un moyen d’alléger sa  balance commerciale.

 

Auteur

La Presse